Points de repère
Cette lettre s’adresse aux partisans de Nichiren habitant à Kamakura. Un débat public était en cours de préparation à Kamakura pour déterminer quel était l’enseignement correct, celui de Nichiren ou ceux des écoles Shingon, Zen et autres. Un rapport à ce sujet avait été transmis en toute hâte à Nichiren. Cette lettre constitue sa réponse.
Votre messager, parti le dix-neuvième jour du troisième mois, est arrivé ici le vingt et unième jour, à l’heure du Chien [entre dix-neuf heures et vingt et une heures] avec votre lettre. Ainsi, la prière et les aspirations de Nichiren tout au long de sa vie sont sur le point de se réaliser. Cela correspond à la prophétie du Bouddha concernant la cinquième période de cinq cents ans1, aussi précisément que s’accordent les deux moitiés d’un même sceau. Finalement, si les partisans des écoles Shingon, Zen et autres qui calomnient [la Loi] sont convoqués et rassemblés pour débattre avec moi afin de déterminer ce qui est correct et ce qui est erroné, les gens du Japon, moines et laïcs, deviendront tous mes disciples.
Parmi mes disciples, les moines deviendront les maîtres des empereurs et des empereurs retirés, tandis que les croyants laïcs occuperont le rang de ministres2 de la gauche et de la droite. De plus, chacun, dans tout le continent du Jambudvipa, finira par révérer cet enseignement. Quel bonheur ! Quel bonheur !
Nichiren
Le vingt et unième jour du troisième mois de la première année de Kōan [1278], à l'heure du Chien
Réponse à mes partisans
Notes
1. On trouve cette prophétie dans le chapitre “les actes antérieurs du bodhisattva Roi-de-la-Médecine” du Sūtra du Lotus : « Quand je serai entré dans le nirvana, dans la dernière période de cinq cents ans, il te faudra le propager largement [ce chapitre] dans tout le Jambudvipa, sans le laisser jamais disparaître. » « La dernière période de cinq cents ans » dans la citation correspond à l’expression « la cinquième période de cinq cents ans » dans le texte. Ces formules désignent l’une et l’autre le début de l’époque de la Fin de la Loi.
2. Fonctionnaires de la Cour impériale, chargés de protéger la famille impériale et d’aider le régent à administrer les affaires de l’État.