Points de repère
Cette lettre a été écrite au mont Minobu, lors du cinquième mois de la troisième année de Kōan (1280). La nonne séculière Myōichi habitait à Kamakura. C’était une croyante fervente, dotée d’une bonne éducation, mais qui était de santé fragile. Son mari était aussi un croyant et leur fief leur fut confisqué en raison de leur foi dans le Sūtra du Lotus. Après la mort de son époux, la nonne séculière se retrouva seule avec deux petits enfants mais, en dépit des nombreuses difficultés qu’elle rencontra, elle demeura fidèle à Nichiren.
Ce que nous appelons la foi n’a rien d’exceptionnel. La foi consiste à se fier au Sūtra du Lotus, à Shakyamuni, à Maints-Trésors, aux bouddhas et aux bodhisattvas des dix directions, aux dieux célestes et divinités bienveillantes et à réciter Nam-myōhō-renge-kyō, de la même façon qu’une femme chérit son mari, qu’un homme donne sa vie pour son épouse, que des parents refusent d’abandonner leurs enfants ou qu’un enfant refuse de quitter sa mère. De plus, il faudrait aussi méditer sur ces passages de Sūtra « renonçant très clairement à me servir des moyens opportuns1 » et « sans accepter un seul verset d’aucun autre sūtra2 », sans jamais envisager de les rejeter, de même qu’une femme refuse de se séparer de son miroir, ou qu’un homme porte toujours son sabre.
Avec tout mon respect,
Nichiren
Le huitième jour du cinquième mois
Réponse à la nonne séculière Myōichi