Les écrits de Nichiren datant du XIIIe siècle, compilés par l’éminent Hori Nichikō (1867-1957), ont été publiés une première fois en 1952 à Tōkyō par la Soka Gakkai sous le titre Nichiren Daishōnin Gosho zenshū, plus connu par les pratiquants sous le nom de Gosho. Une traduction anglaise parut en sept volumes entre 1979 et 1995, et une première traduction française, publiée par l’ACEP (Association de commerce, d’édition et de prestations) à partir de 1992, également en sept volumes, ouvrit le monde français aux œuvres de Nichiren.
La publication, à partir de 1999, de cent soixante-douze écrits en un premier volume en anglais, incita à la réalisation d’une nouvelle traduction française, revue scientifiquement.
De 2008 à 2011, un traducteur principal résidant en France a soumis son travail à un comité de soutien à Tōkyō ; il a travaillé sur la base de l’édition anglaise. Le comité a revu mot à mot chaque texte, en relisant la version japonaise, et l’a soumis à un bouddhologue franco-américain qui a vérifié le texte entier à partir du texte japonais original et donné son avis précis sur la traduction de chaque écrit. Le comité a ensuite revu la traduction des écrits et tenu compte des suggestions émises pour arriver à une version définitive.
L’équipe de traduction a tenté de trouver, pour chaque idée exprimée en japonais du XIIIe siècle, le meilleur équivalent français en prenant garde de maintenir la cohérence des concepts traduits. La préférence a été donnée à l’usage des mots déjà utilisés dans les diverses écoles bouddhiques du monde francophone, sauf quand le texte original et la philosophie propre de Nichiren justifiaient l’emploi de mots spécifiques. Autant que cela était possible, l’emploi de mots japonais a été évité sauf quand ceux-ci étaient déjà entrés dans le vocabulaire des pratiquants, comme Daimoku ou Gohonzon, par exemple. Les concepts qui, au temps de Nichiren, étaient de toute évidence des noms communs et faisaient partie du langage courant ont été écrits habituellement sans majuscules. À quelques exceptions près (les deux mots cités ci-dessus, par exemple), nous avons suivi ce principe.
— La traductiona en français des citations du Sūtra du Lotus s’inspire de celle publiée en français en 2007 aux éditions des Indes Savantes sous le titre Le Sūtra du Lotus. Cette œuvre a également servi de base pour la traduction des noms sanskrits. Parfois, Nichiren cite une partie du Sūtra du Lotus en la paraphrasant ou en en faisant un résumé. Dans les cas où d’autres maîtres, cités par Nichiren dans le texte citent eux-mêmes le Sūtra du Lotus, nous rencontrons la même difficu1té. Pour cette raison nous avons opté pour indiquer à chaque fois le titre du Sūtra avec, dans les notes, uniquement le titre du Sūtra du Lotus avec le numéro du chapitre, par exemple : Le Sūtra du Lotus, chap. 2.
— Pour la transcription de tous les noms propres, termes techniques, titres, etc., en japonais, le système Hepburn a été utilisé (la prolongation du son des voyelles est notée par un macron, comme dans Myōho-renge-kyō). Les noms propres chinois sont donnés en pinyin. Les mots sanskrits sont donnés sans signes diacritiques. Abréviations des langues asiatiques : sanskrit (skt.), chinois (ch.), coréen (cor.), japonais (jp.).
— Les termes techniques en japonais, en sanskrit et en chinois apparaissent en italiques, sauf s’ils se trouvent dans des dictionnaires français comme le Larousse ou le Petit Robert : bodhisattva, dharma, karma, mandala, mantra, sūtra... Dans ce cas, ils sont traités comme des mots français : bodhisattva au pluriel devient bodhisattvas, à la différence de kalpa qui même au pluriel demeure kalpa. Les noms propres sont écrits en droit (police romaine) : Shakyamuni, Mahavairochana, Tendai...
— Le mot Bouddha a un « B » majuscule uniquement quand il désigne Shakyamuni : le Bouddha a dit... Quand le mot est utilisé pour qualifier Shakyamuni, et tout autre bouddha, il s’écrit avec un « b » minuscule : le bouddha Shakyamuni, le bouddha Amida...
— Les précisions introduites dans le texte par le comité éditorial sont mises entre crochets : « ... la cinquième année de Kōan [1282]... » ; « À l’heure du Tigre [entre trois heures et cinq heures du matin]... » ; « Lui [le fils défunt] était au-dessus du commun... » Toutes les parenthèses à l’intérieur des écrits correspondent aux parenthèses employées par Nichiren lui-même.
— Dans le passé et jusque dans les années cinquante, les japonais considéraient qu’un enfant, à sa naissance, avait déjà un an et ils ajoutaient un an de plus le premier jour de chaque nouvelle année. Les âges indiqués dans le texte des écrits sont calculés d’après ce système.
— Les dates [entre crochets] suivant les noms des empereurs japonais correspondent aux dates de leur règne.
— Tous les calculs de Nichiren concernant le début de l’époque de la Fin de la Loi, l’introduction du bouddhisme en Chine et au Japon... ont comme point de départ la date de la disparition du bouddha Shakyamuni, communément acceptée à son époque, c’est-à-dire 949 avant notre ère. Aujourd’hui, on considère que le Bouddha a vécu entre 560 et 480 avant notre ère, ou encore, et plus probablement, entre 460 et 380 avant notre ère.
— Les noms des temples bouddhiques qui apparaissent dans les écrits de Nichiren comprennent déjà le mot « temple » (-ji) : Au lieu de « temple Seichō-ji », par exemple, le simple nom de « Seichō-ji » est employé : « ... l’estrade d’ordination [établie par Ganjin] au Tōdai-ji... » et non pas « ... l’estrade d’ordination [établie par Ganjin] au temple de Tōdai-ji... »
— Les noms des écoles bouddhiques (voir l’annexe G) sont en principe donnés en japonais, sauf si Nichiren parle de ces écoles telles qu’elles ont existé en Chine. Dans ce cas, le nom chinois de l’école est donné, suivi par le nom japonais entre crochets (la première fois que l’école est mentionnée dans l’écrit concerné) : « ... l’école Zhenyan [devenue l’école Shingon au Japon]... »
— Des précisions concernant les titres des textes cités par Nichiren, les dates importantes de sa vie, les poids et les mesures mentionnés par Nichiren dans ses écrits, la localisation des lieux importants, le zodiaque chinois, etc., sont donnés dans les diverses annexes et dans les notes après chaque texte.
— Les titres des écrits de Nichiren ont été ajoutés bien plus tard par les différentes écoles bouddhiques, afin de les identifier plus facilement. Nichiren a donné un nom seulement aux grands traités comme Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays.
— Cette nouvelle traduction est destinée à servir de référence dans la francophonie pour y faire connaître l’œuvre de Nichiren et se veut, par son style clair et simple, accessible à tous.
Comité éditorial de Tōkyō