Points de repère
On pense que cette lettre a été écrite lors de la première année de Bun’ei (1264) alors que Nichiren habitait à Kamakura. Mais le destinataire de la lettre n’est pas cité. Nichiren aborde ici le concept d’illumination des êtres non sensitifs, en se référant d’abord aux images du Bouddha, puis aux défunts.
La lettre commence par une allusion aux trente-deux signes principaux que l’on prête au Bouddha, figurant ses capacités, ses vertus, ses talents, etc. Parmi ces trente-deux signes, trente et un peuvent être représentés sur des tableaux ou des statues ; seule la voix brahmique [pure et portant loin] ne peut l’être. Ensuite, Nichiren compare une sculpture en bois ou une peinture avec le Bouddha vivant. Les sculptures en bois et les peintures sont inférieures au Bouddha vivant parce qu’il leur manque non seulement le signe de la voix brahmique mais aussi l’esprit du Bouddha, c’est-à-dire son aspect spirituel. La voix brahmique est la manifestation de l’esprit du Bouddha. Sa compassion pour sauver les êtres humains se manifeste par sa voix, c’est-à-dire par ses enseignements. Donc, quand on place un sūtra devant une représentation du Bouddha (dans le but de lui « ouvrir les yeux » ou de la consacrer), c’est comme si l’on dotait cette œuvre de la voix brahmique. Un sūtra incarne en effet les enseignements du Bouddha transmis par sa voix.
Nichiren explique ensuite que le genre de sūtra utilisé pour consacrer une image déterminera l’aspect spirituel qui y sera manifesté. Il en conclut que, puisque le Sūtra du Lotus incarne le véritable aspect spirituel du Bouddha, quand il est utilisé pour « ouvrir les yeux » d’une de ses représentations, cette dernière devient l’égale du Bouddha vivant. Cela s’accorde avec le principe de l’atteinte de la bouddhéité par les végétaux, les « végétaux » symbolisant ici tous les êtres non sensitifs.
Ce concept de l’illumination des végétaux dérive quant à lui de la doctrine des trois mille mondes en un instant de vie, qui enseigne que toute forme de vie — sensitive comme non sensitive — possède la nature de bouddha.
Par la suite, Nichiren attaque durement l’usage des rituels de l’école Shingon pour « ouvrir les yeux » des images du Bouddha. Il indique que l’utilisation d’enseignements erronés tels que ceux du Shingon pour consacrer des images aura pour effet de les livrer aux démons — autrement dit, elles ne feront pas jaillir la bouddhéité mais bien plutôt la nature démoniaque inhérente à la vie non sensitive de l’image, causant des souffrances aux croyants et provoquant le désastre dans le pays où ils vivent.
Dans la partie finale, Nichiren aborde la question des prières pour les défunts. L’idée de l’esprit se séparant du corps du 86défunt et du démon prenant sa place provient en fait d’une croyance populaire. Nichiren l’emploie pour faire comprendre plus facilement à ses contemporains que le comportement religieux des vivants exerce une influence sur la vie des disparus. Dans ce contexte, il présente deux niveaux de l’illumination : l’éveil à la non-naissance et à la non-extinction de tous les phénomènes, et l’atteinte de la bouddhéité en cette vie. Nous pouvons bien sûr atteindre ces deux niveaux de notre vivant mais, le sujet de cette lettre étant l’illumination des êtres non sensitifs, Nichiren les explique du point de vue des défunts représentés parleur dépouille — la mort étant la phase non sensitive de la vie. Dans le texte, « un sage qui fait l’éloge uniquement du Sūtra du Lotus » ne peut être qu’« un sage éveillé au Sūtra du Lotus », ce qui désigne spécifiquement Nichiren qui a rendu concret son éveil parfait à la Loi de Nam-myōhō-renge-kyō sous la forme du Gohonzon.
Le Bouddha est doté de trente-deux signes principaux, représentant tous son aspect physique. Trente et un d’entre eux, depuis le plus bas, c’est-à-dire les marques de la roue à mille rayons sur la plante de ses pieds, jusqu’au plus haut, c’est-à-dire le sommet du crâne invisible1, appartiennent à la catégorie des attributs physiques visibles et non coextensifs2. Ils peuvent donc être représentés sous la forme tangible d’images peintes ou de statues. Le signe restant, la voix brahmique [pure et portant loin], appartient à la catégorie des attributs physiques invisibles et coextensifs3. Elle ne peut donc être saisie ni dans une image peinte, ni dans une sculpture en bois.
Depuis sa disparition, le Bouddha a été représenté de deux façons : par des sculptures en bois et par des peintures. Ces représentations possèdent trente et un signes principaux, mais il leur manque la voix brahmique. Elles ne sont donc pas égales au Bouddha. Il leur manque aussi l’aspect spirituel. Le Bouddha en chair et en os est aussi différent d’une statue en bois ou d’une image peinte que les cieux le sont de la terre ou que les nuages le sont de la boue. Pourquoi, alors, l’ajout au Mahaparinirvana-sūtra déclare-t-il que les bienfaits octroyés par le Bouddha de son vivant et ceux qui proviennent d’une sculpture ou d’une peinture le représentant après sa disparition sont identiques ? Le Sūtra du collier en pierres précieuses déclare pourtant très clairement qu’une image en bois ou une image peinte est inférieure au Bouddha vivant.
Quand on place un sūtra devant une représentation peinte ou sculptée du Bouddha, l’image se trouve alors dotée de l’ensemble des trente-deux signes principaux. Pourtant, même avec ces trente-deux signes, sans l’aspect spirituel, elle n’est en aucun cas égale à un bouddha, car certains êtres humains et célestes aussi sont dotés de ces trente-deux signes. Quand on place le Sūtra des cinq préceptes devant une représentation peinte ou sculptée dotée des trente et un signes principaux, celle-ci devient égale à un roi-qui-fait-tourner-la-roue. Quand on place le Traité sur les dix préceptes de bien devant cette représentation, elle devient l’égale du dieu Shakra. Quand il s’agit du Traité sur l’émancipation du monde du désir, elle devient l’égale du dieu Brahma. Mais, dans tous ces cas, jamais elle ne devient l’égale d’un bouddha.
Quand on place un sūtra Agama devant une représentation peinte ou sculptée, celle-ci devient l’égale d’un auditeur4. Quand on place l’un des enseignements communs sur la sagesse5 qui ont été dispensés devant les diverses assemblées lors des périodes de la Sagesse et de Vaipulya, cette représentation devient l’égale d’un pratyekabuddha. Quand on place l’un des sūtras spécifiques ou parfaits enseignés durant les périodes de la Guirlande de fleurs, de Vaipulya, ou de la Sagesse, la représentation peinte 87ou sculptée devient l’égale d’un bodhisattva. Mais, dans tous ces cas, jamais elle ne devient l’égale d’un bouddha. Le mudra de Bouddha Œil6 et le mantra de Mahavairochana qui sont décrits dans le Sūtra de Mahavairochana, le Sūtra de la couronne de diamants et le Susiddhikara-sūtra sont inefficaces, car, même s’ils sont présentés sous les noms de Bouddha Œil et Grand Soleil, en réalité ils n’en ont pas les qualités. De la même façon, le bouddha qui apparaît dans le Sūtra de la Guirlande de fleurs n’est pas le bouddha de l’enseignement parfait, contrairement à ce que suggère son nom [Vairochana]7.
Quand on place le Sūtra du Lotus devant une représentation peinte ou sculptée dotée des trente et un signes principaux, celle-ci devient immanquablement le Bouddha de l’enseignement pur et parfait. Voilà pourquoi le Sūtra du bodhisattva Sagesse-Universelle explique, à propos du Bouddha du Sūtra du Lotus : « Les Trois Corps d’un bouddha naissent de ce sūtra Vaipulya. » Le sūtra Vaipulya ne désigne pas ici les sūtras de la période Vaipulya mais le Sūtra du Lotus. Il est également dit dans le Sūtra du bodhisattva Sagesse-Universelle : « Ce Sūtra du Grand Véhicule est l’œil des bouddhas. C’est grâce à ce Sūtra que les bouddhas ont pu acquérir les cinq sortes de vision8. »
Les mots écrits du Sūtra du Lotus donnent une forme visible et non coextensive à la voix brahmique du Bouddha, elle-même invisible et coextensive, et possèdent donc les deux aspects physiques de la couleur et de la forme. La voix brahmique, disparue depuis longtemps, a réapparu sous la forme visible de mots écrits pour procurer ses bienfaits aux êtres.
Une personne peut s’exprimer de deux façons différentes : dans le premier cas, elle dit aux autres ce à quoi elle ne croit pas elle-même dans le but de les tromper. Sa voix alors « s’accorde à l’esprit des autres ». Dans l’autre cas, cette personne exprime vraiment ce qu’elle a à l’esprit. Sa voix alors exprime sa propre pensée. L’esprit représente l’aspect spirituel, et la voix l’aspect physique. L’aspect spirituel se manifeste à travers le physique. On peut connaître l’esprit d’un autre en écoutant sa voix. L’aspect physique révèle donc aussi l’aspect spirituel. Le physique et le spirituel, qui ne sont pas deux, se manifestent [pourtant] sous ces deux aspects distincts ; ainsi l’esprit du Bouddha s’exprima à travers les mots écrits du Sūtra du Lotus. Ces mots sont l’esprit du Bouddha sous une forme différente. Par conséquent, ceux qui lisent le Sūtra du Lotus ne doivent pas considérer qu’il n’est composé que de mots écrits, car ces derniers sont en soi l’esprit du Bouddha.
C’est pourquoi Tiantai déclare dans son commentaire : « Quand le Bouddha entreprend d’enseigner en réponse aux supplications répétées de ses auditeurs, il expose le cœur de son enseignement. Le cœur de son enseignement est l’esprit du Bouddha et l’esprit du Bouddha est en soi la sagesse du Bouddha. La sagesse du Bouddha est extrêmement profonde. C’est pourquoi le Bouddha refuse à trois reprises de poursuivre son discours et ses auditeurs le supplient à quatre reprises de continuer. L’enseignement du Sūtra du Lotus fut jalonné de difficultés de ce genre. Par comparaison avec le Sūtra du Lotus, l’enseignement des autres sūtras fut chose facile9. » Dans ce commentaire, Tiantai utilise le terme « esprit du Bouddha » pour indiquer que le Sūtra, lui-même entité physique, incarne effectivement l’aspect spirituel du Bouddha.
Le Sūtra du Lotus incarnant l’aspect spirituel du Bouddha, lorsque l’on transcrit cet aspect spirituel dans une représentation peinte ou sculptée dotée des trente et un signes principaux, elle devient intégralement le bouddha vivant. C’est de cela qu’il s’agit quand on parle de l’illumination des végétaux.
C’est pourquoi Tiantai déclare : « Tout ce qui a couleur ou parfum est une 88manifestation de la Voie du Milieu10. » Miaole ajoute à titre de commentaire : « Même s’ils admettent que tout ce qui a couleur ou parfum est une manifestation de la Voie du Milieu, les êtres humains sont néanmoins choqués et nourrissent des doutes quand ils entendent pour la première fois la doctrine selon laquelle les êtres non sensitifs possèdent la nature de bouddha11. » Chengguan de l’école Huayan vola la doctrine de Tiantai des trois mille mondes en un instant de vie et s’en servit pour interpréter le Sūtra de la Guirlande de fleurs. Il écrivit alors : « Le Sūtra du Lotus et le Sūtra de la Guirlande de fleurs révèlent l’un et l’autre la doctrine des trois mille mondes en un instant de vie. Cependant, le Sūtra de la Guirlande de fleurs est l’enseignement qui mène à l’illumination les personnes de l’enseignement subit12, parce qu’il fut prêché antérieurement, alors que le Sūtra du Lotus est l’enseignement qui mène à l’illumination les personnes de l’enseignement graduel13, parce qu’il fut prêché ultérieurement. Le Sūtra de la Guirlande de fleurs est la racine, du fait qu’il précède tous les autres sūtras. Le Sūtra du Lotus ne constitue rien de plus que les branches et les feuilles14. » Il se gonfla [d’orgueil] comme une montagne, pensant qu’il était seul à maîtriser le véritable enseignement. Mais, en fait, il ne savait rien de l’illumination des végétaux, cœur de la doctrine des trois mille mondes en un instant de vie. Miaole se moqua de l’ignorance de Chengguan dont témoigne le passage cité.
De nos jours, les érudits de l’école Tendai se croient les seuls à maîtriser la doctrine des trois mille mondes en un instant de vie. Pourtant, ils placent le Sūtra du Lotus sur le même plan que le Sūtra de la Guirlande de fleurs ou le Sūtra de Mahavairochana. Leur argumentation ne dépasse même pas celle de Chengguan et demeure au même niveau que celles de Shanwuwei et de Bukong. En définitive, quand la cérémonie d’ouverture des yeux15 d’une statue en bois ou d’une peinture nouvelle est conduite par les moines [de l’école] Shingon, elle ne devient pas un véritable bouddha mais un bouddha des enseignements provisoires. [Ou plutôt,] elle ne devient même pas un bouddha des enseignements provisoires. Bien qu’elle puisse ressembler à un bouddha, elle demeure en réalité le même végétal non sensitif qu’elle était à l’origine. Pis encore, elle ne demeure même pas un végétal non sensitif ; elle devient un démon ou un diable. La doctrine erronée des moines de l’école Shingon, contenue dans les mudra et les mantras, devient en effet l’esprit de cette peinture ou de cette sculpture. Il en va de même pour Uluka ou Kapila16 qui, du fait de leur pensée, finirent par se transformer en pierre.
Si la cérémonie d’ouverture des yeux d’une représentation peinte ou sculptée n’est pas conduite par quelqu’un qui a saisi l’essence du Sūtra du Lotus, ce sera comme si une maison sans maître était occupée par un voleur, ou comme si, au moment de la mort, un diable pénétrait notre corps. Quand, dans le Japon d’aujourd’hui, les cérémonies d’ouverture des yeux des représentations du Bouddha sont conduites selon les rites [de l’école] Shingon, les diables s’en emparent et ôtent la vie des gens car on sait qu’un diable est aussi un voleur de vie. Pis encore, les démons pénètrent ces images et privent les êtres humains de bienfaits ; on appelle aussi le démon le voleur de bienfaits. En vénérant le diable, les gens conduiront le pays à la ruine dans leur vie présente ; en révérant les démons, ils tomberont dans l’Enfer aux souffrances incessantes dans la vie prochaine.
Quand l’esprit quitte le corps de quelqu’un après la mort, un diable peut prendre sa place et détruire ses descendants. C’est ce que l’on entend par esprit affamé, cet être qui va jusqu’à se dévorer lui-même. Cependant, si un sage fait l’éloge du Sūtra du Lotus et insuffle cet esprit à la dépouille d’un défunt, alors, même si le corps du défunt conserve son apparence humaine, son esprit deviendra le Corps du Dharma. Cela 89s’accorde avec la doctrine selon laquelle il est possible, dans notre existence présente, d’atteindre l’étape où l’on perçoit que rien ne naît ni ne s’éteint dans le monde phénoménal. Un sage qui a maîtrisé l’enseignement parfait des sūtras des périodes de la Guirlande de fleurs, de Vaipulya ou de la Sagesse peut conduire la dépouille d’un défunt au stade de l’éveil à la non-naissance et à la non-extinction de tous les phénomènes. C’est ce qui est dit dans le Sūtra du Nirvana : « Bien que son corps reste humain, son esprit deviendra égal à celui d’un bouddha. » Chunda17 est un exemple de l’éveil à la non-naissance et à la non-extinction de tous les phénomènes dans l’existence présente.
Si un sage éveillé au Sūtra du Lotus conduit une cérémonie pour un défunt, le corps de ce défunt, tel qu’il est, deviendra le Corps du Dharma. C’est ce que signifie l’expression « en cette vie ». Alors le sage ira chercher l’esprit du disparu, le ramènera dans sa dépouille mortelle, et le transformera en esprit du Bouddha. Voilà ce que signifie l’expression « atteindre la bouddhéité ». Les mots « en cette vie » se réfèrent à l’aspect physique et « atteindre la bouddhéité » à l’aspect spirituel. Les aspects physique et spirituel du défunt seront transformés en réalité mystique et en sagesse mystique du temps sans commencement. Voilà ce que signifie atteindre la bouddhéité en cette vie.
Ainsi, il est dit dans le Sūtra du Lotus : « La réalité [de tous les phénomènes] consiste en l’apparence [le corps du défunt], la nature [l’esprit], l’entité [la véritable entité du corps et de l’esprit] (...)18. » On lit aussi : « Appréhendant totalement les signes d’offense ou de mérites, il illumine en tous lieux les dix directions. Son Corps du Dharma, subtil, pur et merveilleux, est pourvu des trente-deux signes19. » Dans cette dernière citation, la première phrase exprime l’éveil à la non-naissance et à la non-extinction de tous les phénomènes, et la seconde, l’atteinte de la bouddhéité en cette vie. Le modèle, dans le second cas, est la fille du roi-dragon, et dans le premier, Chunda.
Notes
1. On dit qu’un bouddha possède le signe d’une roue de la Loi sur la plante de ses pieds. Dans les descriptions du Bouddha figure souvent au « sommet du crâne invisible » un nœud de chair protubérant pareil à un petit chignon. On dit que le haut du crâne du Bouddha est invisible pour indiquer que sa sagesse est d’une grandeur inconcevable et sa vie éveillée sans limite, etc.
2. La catégorie des attributs physiques visibles et non coextensifs est la première des trois catégories d’attributs physiques énumérés dans le Cœur de l’Abhidharma. « Non coextensifs » signifie ici que les attributs physiques de cette catégorie ne peuvent pas occuper simultanément le même espace. La deuxième catégorie est celle des attributs physiques invisibles et non coextensifs et la troisième, les attributs physiques invisibles et coextensifs. Cette troisième catégorie est mentionnée juste après dans le texte.
3. Selon le Trésor de l’analyse de l’Abhidharma, tous les sons et toutes les voix, y compris la voix brahmique du Bouddha, entrent dans la catégorie des attributs physiques invisibles et coextensifs. Cependant, Nichiren affecte la voix brahmique du Bouddha à la catégorie des attributs physiques invisibles et non coextensifs, probablement pour souligner qu’elle incarne l’enseignement du Bouddha.
4. Les auditeurs, avec les pratyekabuddha (bouddhas-pour-soi) sont ceux qui empruntent ce qu’on appelle les deux véhicules.
5. « Les enseignements communs sur la sagesse » désignent les enseignements sur la sagesse exposés en même temps pour les personnes des deux véhicules, auditeurs et bouddhas-pour-soi, et aussi pour les bodhisattvas novices. La sagesse, ici, a pour caractéristique d’illuminer tous les phénomènes et leur réalité essentielle. Du point de vue des quatre enseignements de la doctrine présentés par Tiantai, les enseignements communs sur la sagesse correspondent à l’enseignement intermédiaire.
6. Bouddha Œil est l’un des bouddhas décrit dans les enseignements ésotériques. On l’appelle aussi « mère bouddha » car on dit que ce bouddha donna naissance à tous les autres bouddhas.
7. Le Bouddha de l’enseignement parfait désigne le Bouddha présenté dans le Sūtra du Lotus. 90Vairochana, le bouddha du Sūtra de la Guirlande de fleurs, signifie « venu du soleil » ou « appartenant au soleil ».
8. Il est dit précisément dans le Sūtra du bodhisattva Sagesse-Universelle : « Ce sūtra Vaipulya est l’œil des bouddhas ». « Ce sūtra du Grand Véhicule » désigne aussi le Sūtra du Lotus.
9. Sens profond du Sūtra du Lotus.
10. La Grande Concentration et Pénétration.
11. Annotations sur La Grande Concentration et Pénétration.
12. Enseignements dispensés par le Bouddha en partant directement de sa propre illumination, sans donner à ses disciples de connaissances préalables. Un des quatre enseignements du bouddha Shakyamuni, dans le système de classification de Tiantai.
13. Enseignements destinés à élever graduellement la capacité des gens vers une compréhension de doctrines plus élevées. Un des quatre enseignements du bouddha Shakyamuni, dans le système de classification de Tiantai.
14. Cette déclaration apparaît dans la Signification du Sūtra de la Guirlande de fleurs d’après un commentaire antérieur de Chengguan, bien que les mots différent légèrement. Chengguan prétendait que, si le Sūtra du Lotus et le Sūtra de la Guirlande de fleurs menaient tous deux à l’illumination, le Bouddha enseigna le premier en conclusion d’un processus de formation graduel alors qu’il exposa le second aux personnes de capacité supérieure en partant directement de sa propre illumination, sans fournir aucune instruction préalable. C’est pourquoi il déclarait le Sūtra de la Guirlande de fleurs supérieur au Sūtra du Lotus.
15. Cérémonie pour consacrer une représentation du Bouddha qui vient d’être achevée. On disait que, par le biais de cette cérémonie, l’œuvre était dotée de l’aspect spirituel du Bouddha, ce qui en faisait un objet de vénération.
16. Uluka est le fondateur de l’école brahmanique Vaisheshika, et Kapila le fondateur de l’école brahmanique Samkhya.
17. Chunda, qui était forgeron, invita Shakyamuni dans sa maison et lui offrit un repas. Comme bienfait résultant de cette offrande il parvint à s’éveiller au fait que rien ne naît ni ne meurt dans le domaine des phénomènes.
18. Sūtra du Lotus, chap. 2.
19. Ibid., chap. 12.