École de la Terre pure Voir École Jōdo.
École du Bâton de bambou Nom qui servait à désigner les groupes non bouddhistes de toutes sortes, au temps de Shakyamuni. On disait que les croyants de ces groupes portaient des bâtons. C’est parmi eux que figurent les assassins de Maudgalyayana. Venu à la rencontre de brahmanes de l’école du Bâton de bambou, Maudgalyayana débattit avec eux. Mais il réfuta l’enseignement de leur maître et ceux-ci, furieux, le tuèrent à coups de bâton.
École du Lotus Autre nom de l’école chinoise Tiantai et de l’école correspondante au Japon, l’école Tendai. Ces écoles sont appelées ainsi parce qu’elles ont fait du Sūtra du Lotus le centre de leur doctrine. Le terme « école du Lotus » a fini par s’appliquer également au bouddhisme établi par Nichiren, qui affirma lui aussi la suprématie du Sūtra du Lotus sur tous les autres enseignements de Shakyamuni.
École du Lotus Tendai Autre nom de l’école Tendai, ainsi appelée parce qu’elle place le Sūtra du Lotus au-dessus de tous les autres sūtras.
École Hossō Ou école des Caractéristiques du Dharma. Correspond à l’école chinoise Faxiang (Hossō étant l’équivalent japonais de Faxiang), qui tend à clarifier la réalité ultime en analysant et en classant les aspects et les caractéristiques de toutes choses. Cette doctrine provient des enseignements de l’école du Rien-que-Conscience de Maitreya, Asanga et Vasubandhu. Xuanzang et son disciple Cien sont traditionnellement considérés comme les fondateurs de cette école en Chine.
École Jiron École chinoise Dilun, reposant sur le Traité sur le Sūtra des dix étapes. Prospère sous la dynastie des Liang, des Chen et des Sui, elle fut absorbée par l’école Kegon sous la dynastie des Tang.
École Jōdo Ou école de la Terre pure. Correspond à l’école chinoise Jingtu dont le fondateur est Tanluan (476-542). École qui enseigne la renaissance dans la Terre pure du bouddha Amida grâce à la récitation du nom d’Amida. Hōnen est le fondateur de l’école de la Terre pure au Japon. Dans ce pays, on appelle aussi cette école le Nembutsu, en référence à l’invocation du nom du bouddha Amida récitée dans cette école (Namu-Amida-butsu).
École Jōjitsu Ou école de l’Etablissement de la vérité. Correspond à l’école chinoise Chengshi (Jōjitsu étant l’équivalent japonais de Chengshi), qui s’appuie sur le Traité de l’établissement de la vérité, rédigé par Harivarman et traduit en chinois par Kumarajiva. Elle fut introduite au Japon, en même temps que l’école Sanron.
École Kegon Ou école de la Guirlande de fleurs. Correspond à l’école chinoise Huayan (Kegon étant l’équivalent japonais de Huayan, qui signifie « guirlande de fleurs »). École fondée sur le Sūtra de la Guirlande de fleurs. Dushun (557-640) en fut le premier patriarche en Chine mais Fazang, qui systématisa ses doctrines, est parfois considéré comme son véritable fondateur. Au Japon, on pense que l’école Kegon a été créée par le moine coréen Shinjō (Simsang en coréen), disparu en 742. Le Tōdai-ji, à Nara, est le temple principal de cette école.
École Kusha Ou école du Trésor de l’analyse du Dharma. Correspond à l’école chinoise Jushe (Kusha étant l’équivalent japonais de Jushe), qui s’appuie sur le Trésor de l’analyse de l’Abhidharma de Vasubandhu. Elle connut une brève période d’indépendance durant la dynastie des Tang mais, vers 793, elle devint officiellement une branche de l’école Hossō (ou école des Caractéristiques du Dharma). On pense que les doctrines de cette école ont été apportées au Japon par Chitsu et Chidatsu, qui se rendirent dans la Chine des Tang en 658, où ils étudièrent sous la direction de Xuanzang et de son disciple Cien. Le système doctrinaire du Trésor de l’analyse de l’Abhidharma fut largement étudié durant la période de Nara (710-794), ce qui valut à l’école Kusha d’être considérée comme l’une des six écoles de Nara, malgré son absence d’indépendance. Sa doctrine enseigne que le soi est sans substance mais que les dharmas eux-mêmes sont réels, et que passé, présent et avenir ont une existence réelle. Elle classe aussi tous les phénomènes en soixante-quinze dharmas qui se répartissent en cinq catégories.
École nembutsu Voir École Jōdo.
École Ritsu Ou école des Préceptes. Référence à l’école chinoise Lü et à l’école japonaise Ritsu. Ritsu est l’équivalent japonais du mot chinois Lü. École fondée sur les règles de discipline monastique.
École Sanron Ou école des Trois Traités. En chinois, école Sanlun (Sanron étant l’équivalent japonais du mot Sanlun). École fondée sur le Traité de la Voie du Milieu et le Traité sur douze portes de Nagarjuna ainsi que sur le Traité en cent vers d’Aryadeva. Ces trois traités furent traduits en chinois par Kumarajiva et leurs doctrines furent finalement systématisées par Jizang. Le moine coréen Hyekwan (jp. Ekan) est considéré comme le premier à avoir officiellement introduit la doctrine des Trois Traités au Japon.
École Shingon Ou école de la Parole vraie. Correspond à l’école chinoise Zhenyan. (Shingon, ou la parole vraie, est l’équivalent japonais du mot Zhenyan.) École qui suit les enseignements ésotériques exposés dans le Sūtra de Mahavairochana et le Sūtra de la couronne de diamants. L’expression « la Parole vraie » (shingon) vient du sanskrit mantra (mot secret, formule mystique) et désigne les mots prononcés par le bouddha Mahavairochana. La récitation de ces mots secrets est l’un des rituels ésotériques fondamentaux de cette école pour atteindre l’illumination. Au VIIIe siècle, trois moines indiens introduisirent les enseignements ésotériques en Chine. Ils se firent naturaliser en Chine et prirent pour nom Shanwuwei, Jingangzhi et Bukong. Ces enseignements furent introduits par la suite au Japon par Kōbō.
École Shōron École Shelun, une des treize écoles en Chine. Fondée sur le Résumé du Mahayana d’Asanga, elle prospéra sous les dynasties des Chen, des Sui et au début de la dynastie des Tang, mais fut par la suite absorbée par l’école Hossō.
École Tendai École fondée par Dengyō au Japon. Son temple principal est l’Enryaku-ji, sur le mont Hiei. En 804, Dengyō fit un voyage jusqu’à la Chine des Tang, où il approfondit son étude des enseignements de Tiantai (jp. Tendai). Il revint au Japon en 805 où il fonda officiellement l’école Tendai en 806. Jikaku et Chishō, respectivement troisième et cinquième grands patriarches de l’Enryaku-ji, incorporèrent les enseignements ésotériques dans la doctrine de l’école Tendai. C’est pourquoi l’école Tendai au Japon prit rapidement un caractère ésotérique, différant sur ce point de l’école Tiantai de Chine.
École Zen Référence à l’école chinoise Chan et à l’école japonaise Zen. École qui soutient que l’on n’atteint pas l’illumination par des études doctrinales mais par la perception directe de notre esprit grâce à la pratique de la méditation assise (zazen). Bodhidharma est considéré comme le fondateur de cette école. Au Japon, le Zen jouit d’une grande faveur sous le règne des régents Hōjō, au début de l’époque de Kamakura (1185-1333). C’est à cette époque-là qu’Eisai rapporta de son voyage dans la Chine des Song les enseignements de l’école Chan Linchi (jp. Rinzai).
Effet originel Désigne souvent l’illumination à laquelle Shakyamuni parvint voici des kalpa et des kalpa de particules de poussière d’innombrables systèmes de mondes majeurs. En revanche, la cause originelle désigne la cause de cette illumination. Selon une autre approche, l’« effet originel » indique la bouddhéité éternelle alors que la « cause originelle » désigne les neuf états (ou neuf mondes) éternels. Tous deux sont éternellement inhérents à toute vie.
Éloge de la profondeur du Sūtra du Lotus (T1723_.34.0651) Commentaire de Cien sur le Sūtra du Lotus, fondé sur la doctrine du rien-que-conscience de l’école Hossō. Cien y critique l’interprétation du Sūtra du Lotus faite par Tiantai. Il affirme que la doctrine du Véhicule Unique énoncée dans le Sūtra n’est qu’un expédient alors que la doctrine des trois véhicules représente la vérité.
Éloquence-du-Démon (d.i.) Brahmane qui tirait son éloquence d’un démon et était largement vénéré pour sa sagesse. Il se livrait souvent à des débats, caché derrière un rideau. Un jour, Ashvagosha, très versé dans les enseignements bouddhiques, l’affronta en débat et parvint à le réduire au silence. Ashvagosha souleva alors le rideau, révélant ainsi la présence du démon.
Ema Seigneur de Shijō Kingo. Le nom Ema désigne tantôt Ema Mitsutoki (Hōjō Mitsutoki), tantôt son fils Ema Chikatoki (Hōjō Chikatoki). En tant que vassal de la famille Ema, Shijō Kingo servit ces deux seigneurs. Ema Mitsutoki était le petit-fils de Hōjō Yoshitoki, deuxième régent du gouvernement de Kamakura. En 1246, il fut suspecté d’avoir trahi le régent Hōjō Tokiyori et fut banni en un lieu appelé Ema, à Izu. Dans ces circonstances, il fut accompagné en exil par son serviteur Nakatsukasa Yorikazu, le père de Shijō Kingo. Par la suite, il obtint la permission de revenir à Kamakura.
Éminents Classiques Voir Trois récits.
Empereur retiré d’Oki (1180-1239) L’empereur retiré Gotoba. En 1221, trois ans après s’être retiré, il tenta de renverser le shogunat de Kamakura. Cependant, le régent Hōjō Yoshitoki, qui dirigeait alors le shogunat, sortit victorieux de cette lutte. Cela valut à Gotoba d’être exilé sur l’île d’Oki et il fut alors surnommé l’Empereur retiré d’Oki. Cet événement, connu sous le nom de « troubles de l’ère Jōkyū », provoqua la chute politique de la maison impériale et permit au shogunat de consolider son influence sur le plan national.
Enchin Voir Chishō.
Enchō (772-837) Ou Grand Maître Jakkō. Deuxième grand patriarche de l’Enryaku-ji.
Enfant-Érudit Nom du bouddha Shakyamuni alors qu’il pratiquait les austérités en tant que bodhisattva dans une existence passée. Il offrit des fleurs de lotus au bouddha Lumière-Fixe, ce qui lui valut l’assurance d’atteindre la bouddhéité à l’avenir.
Enfer Domaine où règne la pire souffrance. Diverses sortes d’enfer sont décrites dans les sūtras, comme les huit enfers chauds et les huit enfers froids. C’est aussi le premier et le plus bas des dix états (ou dix mondes). En tant qu’état de vie, l’enfer est une condition de souffrance mentale et physique extrême, caractérisée par une haine impulsive tournée vers l’autodestruction.
Enfer aux souffrances incessantes Voir Enfer Avīci.
Enfer Avīci Ou Enfer aux souffrances incessantes. Le plus terrifiant des huit enfers chauds. On l’appelle aussi la grande citadelle de l’enfer Avīci parce qu’elle est entourée de sept solides murs d’acier qui empêchent ses habitants de s’en échapper. Le mot sanskrit Avīci a été traduit en chinois par « incessant », ce qui signifie que, dans cet enfer, douleurs et souffrances se perpétuent sans interruption. On dit que quiconque commet l’une des cinq transgressions capitales ou s’oppose à l’enseignement correct est destiné à renaître dans l’enfer Avīci.
Enryaku-ji Temple principal de l’école Tendai, situé sur le mont Hiei. Cette école fut créée par Dengyō, en 788.
Enseignement de la racine et enseignements des branches Classification affirmant la supériorité du Sūtra de la Guirlande de fleurs sur les autres sūtras, y compris le Sūtra du Lotus. L’école Kegon considère que le Sūtra de la Guirlande de fleurs représente l’enseignement fondamental (la racine) et le Sūtra du Lotus et les autres sūtras les enseignements dérivés (les branches).
Enseignement des Trois Corbeilles 1) Trois corbeilles ou recueils des enseignements bouddhiques (skt. Tripitaka). On l’appelle « enseignement des Trois Corbeilles » parce qu’il comprend les trois catégories du canon bouddhique (sūtras, règles de discipline et traités doctrinaux). 2) Un des quatre enseignements de la doctrine selon Tiantai. Les enseignements de cette catégorie relèvent du Hinayana et visent à éveiller les êtres vivants aux souffrances des naissances et des morts dans le monde des trois plans. Ils exhortent le pratiquant à se libérer du désir et de l’attachement afin d’échapper au cycle des renaissances.
Enseignement essentiel 1) Enseignement exposé par Shakyamuni à partir de sa véritable identité de bouddha qui a atteint l’illumination il y a des kalpa et des kalpa de particules de poussière d’innombrables systèmes de mondes majeurs. Tiantai présente les quatorze derniers chapitres de l’enseignement essentiel du Sūtra du Lotus comme l’enseignement essentiel. 2) L’enseignement essentiel de la Fin de la Loi, c’est-à-dire Nam-myōhō-renge-kyō.
Enseignement graduel Un des quatre enseignements de la méthode établie par Tiantai pour classer les enseignements du bouddha Shakyamuni en fonction de la façon dont ils furent exposés. Enseignements destinés à élever peu à peu les capacités des gens vers une compréhension de doctrines plus élevées.
Enseignement intermédiaire Un des quatre enseignements de la méthode établie par Tiantai pour classer les enseignements du bouddha Shakyamuni en fonction de la façon dont ils furent exposés. L’enseignement intermédiaire correspond à l’introduction du Mahayana. Il doit son nom au fait qu’il lie l’enseignement des Trois Corbeilles à l’enseignement spécifique. Comme l’enseignement des Trois Corbeilles, l’enseignement intermédiaire se préoccupe de rejeter l’attachement au monde des trois plans. Par ailleurs, comme l’enseignement spécifique, l’enseignement intermédiaire rejette la conception des Trois Corbeilles selon laquelle, quand on analyse une chose dans le moindre détail et qu’on la réduit à ses composants, elle ne se trouve jamais dans aucun d’eux et que, par conséquent, tout ce qui existe n’est que pur concept dépourvu de substance. Les choses ne naissent et ne disparaissent qu’en vertu de la coproduction conditionnée. L’enseignement des Trois Corbeilles est destiné aux auditeurs et aux bouddhas-pour-soi et l’enseignement spécifique aux bodhisattvas, alors que l’enseignement intermédiaire s’adresse aux uns et aux autres.
Enseignement parfait Le dernier des quatre enseignements de la doctrine. On utilise souvent le terme « enseignement parfait » comme synonyme de Sūtra du Lotus.
Enseignement spécifique Un des quatre enseignements de la doctrine. Niveau le plus élevé du Mahayana provisoire enseigné exclusivement aux bodhisattvas.
Enseignement subit Enseignements dispensés par le Bouddha directement à partir de sa propre illumination, sans fournir à ses disciples de connaissances préalables. Dans le système de classification de Tiantai, l’enseignement subit constitue l’un des quatre enseignements de la méthode et est représenté par le Sūtra de la Guirlande de fleurs. Cependant, le terme « enseignement subit » fut adopté par diverses écoles, et son sens diffère selon leurs doctrines.
Enseignement théorique C’est ainsi que Tiantai a désigné les quatorze premiers chapitres du Sūtra du Lotus. Par opposition à l’enseignement essentiel (les quatorze derniers chapitres du Sūtra qui représentent l’enseignement du bouddha Shakyamuni ayant atteint l’illumination dans le très lointain passé), l’enseignement théorique représente l’enseignement du bouddha historique Shakyamuni qui atteignit l’illumination durant sa vie en Inde. Le cœur de l’enseignement théorique est le chapitre “Moyens opportuns”, qui enseigne que tous les phénomènes manifestent la réalité ultime et sont dotés des dix facteurs. Il est dit aussi dans ce chapitre que le seul but du Bouddha est de mener tous les êtres à la bouddhéité, et que les trois véhicules des auditeurs, des bouddhas-pour-soi et des bodhisattvas ne sont que des moyens opportuns pour mener les êtres vivants au Véhicule Unique du Bouddha. De plus, il est dit dans l’enseignement théorique que les auditeurs et les bouddhas-pour-soi atteindront la bouddhéité à l’avenir.
Enseignements antérieurs au Sūtra du Lotus Enseignements exposés par Shakyamuni avant le Sūtra du Lotus. Selon la classification des enseignements du Bouddha en cinq périodes, établie par Tiantai, ces enseignements antérieurs au Sūtra du Lotus sont ceux des périodes Kegon, Agama, Vaipulya et de la Sagesse. Tiantai les considérait comme des enseignements provisoires. Les enseignements de la cinquième période sont ceux du Sūtra du Lotus et ceux du Sūtra du Nirvana.
Enseignements de la méthode de la Voie des Saints Enseignements qui affirment que l’atteinte de l’illumination ne relève que de notre propre pouvoir. Le terme « méthode de la Voie des Saints » est utilisé par opposition à celui de « méthode de la Terre pure », où il est enseigné que l’illumination dépend du pouvoir du bouddha Amida. La classification des sūtras bouddhiques en ces deux catégories fut formulée par Daochuo, de la dynastie des Tang, en Chine.
Enseignements de la Terre pure Enseignements qui présentent ce monde comme souillé et affirment que, en s’appuyant sur le pouvoir du bouddha Amida, on peut parvenir à renaître dans sa terre, la Terre du Bonheur-Suprême.
Enseignements des trois périodes Ce système classe les enseignements de Shakyamuni en trois catégories, selon leur ordre d’enseignement et leur contenu. La définition de ces catégories diffère selon les écoles bouddhiques. Dans l’école Hossō, la première période comprend les sūtras Agama. Durant cette période, le Bouddha enseigna les quatre nobles vérités pour réfuter l’attachement au soi. Dans ces enseignements, il annonça que le soi était sans substance, mais que les dharmas ou éléments d’existence eux-mêmes étaient réels. La deuxième période est représentée par les sūtras de la Sagesse qui enseignent que toutes les choses sont sans substance. Cette doctrine visait à réfuter l’attachement à la croyance dans la réalité des dharmas enseignés dans les sūtras Agama du Hinayana. La troisième période comprend le Sūtra de la Guirlande de fleurs, le Sūtra des profonds secrets et le Sūtra du Lotus. Les enseignements de cette période visent à réfuter à la fois l’attachement à l’idée que les dharmas n’ont pas de substance et à la croyance qu’ils sont réels. Ils stipulent que la réalité de toutes choses n’est ni réelle, ni non substantielle ; c’est ce que l’on appelle la Voie du Milieu. Les enseignements des deux premières périodes sont considérés comme temporaires et imparfaits, alors que ceux de la troisième période sont considérés comme révélant la vérité. Dans l’école Sanron, l’enseignement de la première période correspond au Hinayana alors que ceux des deuxième et troisième périodes sont des catégories du Mahayana. Ce sont : l’enseignement selon lequel l’esprit et la réalité objective sont l’un et l’autre réels ; l’enseignement selon lequel la réalité objective est sans substance et que l’esprit seul est réel ; et l’enseignement selon lequel l’esprit et la réalité objective sont l’un et l’autre sans substance. L’école Sanron présente l’enseignement de la troisième période comme l’enseignement complet.
Enseignements ésotériques Enseignements révélés de manière secrète ou exclusive, c’est-à-dire destinés aux seuls initiés, par opposition aux enseignements exotériques qui peuvent être compris et partagés par tous. Nichiren emploie le terme « enseignements ésotériques » (ou secrets) dans les deux cas suivants. 1) Les « enseignements secrets », dans le cadre de la classification de Tiantai, concernent les quatre enseignements de la méthode : subit, graduel, secret et indéterminé. Voir aussi Huit enseignements. 2) Les enseignements ésotériques de l’école Shingon. Cette école les attribue au bouddha Mahavairochana et affirme qu’ils contiennent l’illumination de ce bouddha qui, dit-on, ne peut être appréhendée par les hommes du commun. On y considère que la lignée de transmission passe du bouddha Mahavairochana à Vajrasattva, Nagarjuna, Nagabodhi, puis à Shanwuwei (skt. Shubhakarasimha), Jingangzhi (skt. Vajrabodhi) et Bukong (skt. Amoghavajra). Les trois derniers amenèrent les enseignements ésotériques de l’Inde en Chine. Kōbō les transmit ensuite de Chine au Japon et les systématisa au sein de l’école Shingon. Par la suite, les enseignements ésotériques furent également incorporés dans l’école Tendai par Jikaku, Chishō et d’autres. (Voir aussi École Shingon). Nichiren réfuta aussi bien les enseignements ésotériques de l’école Shingon que ceux de l’école Tendai.
Enseignements exotériques Enseignements qui sont révélés ouvertement ou explicitement, par opposition aux enseignements ésotériques qui sont dispensés secrètement ou exclusivement. L’école Shingon définit les enseignements de Shakyamuni comme des enseignements exotériques exposés en accord avec les capacités des gens, et les enseignements du bouddha Mahavairochana comme des enseignements ésotériques. Voir aussi Enseignements ésotériques.
Enseignements provisoires Tous les enseignements antérieurs au Sūtra du Lotus exposés durant les quarante-deux premières années suivant l’illumination de Shakyamuni. Tiantai divisa les enseignements de Shakyamuni en deux catégories, provisoire et véritable. Les enseignements provisoires, qui incluent le Hinayana et le Mahayana provisoire, furent énoncés en fonction des capacités des gens, comme un moyen de les mener vers le véritable enseignement du Sūtra du Lotus.
Eranda (skt.) Plante qui produit de l’huile de ricin ou de la même famille que cette dernière. Dans les écrits bouddhiques, on dépeint l’eranda comme une plante émettant une odeur nauséabonde, par contraste avec le parfum de l’arbre de santal. L’odeur de l’eranda est comparée à celle d’un cadavre en décomposition et l’on dit qu’elle peut se répandre jusqu’à une distance de quarante yojana (un yojana correspondant à environ sept kilomètres). On croyait que le parfum de l’arbre de santal pouvait dissiper l’odeur nauséabonde de l’eranda.
Ère Bun’ei Période de l’histoire du Japon qui s’étend de 1264 à 1275. En 1275, le pays entra dans l’ère Kenji. C’est pourquoi, parmi les lettres écrites par Nichiren en 1275, certaines sont datées de la douzième année de Bun’ei et d’autres de la première année de Kenji.
Ère Kōchō Période de l’histoire du Japon qui s’étend de 1261 à 1264. Au cours de l’année 1264, l’ère Bun’ei lui succéda. Nichiren vécut son exil sur la péninsule d’Izu durant l’ère Kōchō.
Ère Shōhei Période de l’histoire du Japon qui s’étend de 931 à 938.
Ère Shōka Période de l’histoire du Japon qui s’étend de 1257 à 1259. Dans la première année de l’ère Shōka (1257), un grand tremblement de terre frappa Kamakura, siège du gouvernement, et ce désastre inspira à Nichiren la rédaction de son traité Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays, soumis à titre de remontrance à Hōjō Tokiyori qui, bien qu’il n’en ait pas la fonction officielle, dirigeait de fait le gouvernement.
Ère Tengi Période de l’histoire du Japon qui s’étend de 1053 à 1058.
Eshin Voir Genshin.
Esprits affamés Ou fantômes affamés. L’esprit des défunts qui, d’après les descriptions des écrits bouddhiques, souffrent de la faim à titre de rétribution karmique en raison de l’avidité et de l’égoïsme qu’ils ont manifestés de leur vivant. Le monde des esprits affamés est aussi considéré comme un état où l’on est tourmenté sur le plan physique ou spirituel par des désirs insatiables. On désigne souvent les esprits affamés par leur nom sanskrit, preta.
Essence de l’enseignement du Véhicule Unique (T2370_.74.0327) Traité écrit autour de 1006 par Genshin, moine japonais de l’école Tendai. Fondé sur la doctrine du Tendai, il prône l’enseignement du Véhicule Unique du Sūtra du Lotus et affirme que tous les êtres vivants possèdent la nature de bouddha. Il réfute la doctrine des « cinq natures distinctes » de l’école Hossō, qui établit que les êtres vivants peuvent être répartis en cinq groupes en fonction de leurs capacités innées et que certains d’entre eux ne pourront jamais atteindre la bouddhéité.
Établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays Concept expliqué dans le traité Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays écrit en 1260 par Nichiren et remis à Hōjō Tokiyori, régent retiré qui demeurait cependant le personnage le plus puissant au sein du clan au pouvoir. Dans ce traité, Nichiren attribue les désastres ravageant le pays aux calomnies à l’encontre de la Loi correcte et à la croyance dans des doctrines erronées. Il appelle le gouvernement à cesser de parrainer les écoles bouddhiques erronées afin de mettre un terme aux désastres auxquels le Japon était confronté. Il prédit alors que des calamités plus terrifiantes (querelles internes et invasion étrangère) ne manqueront pas de se produire si le gouvernement continue à servir de mécène à des doctrines erronées. Et il exhorte à pratiquer sans attendre l’enseignement correct, base nécessaire à l’établissement d’un pays pacifique. L’envoi de ce document lui vaut la fureur du gouvernement et d’autres croyants influents de la doctrine de la Terre pure, ouvrant la voie à une vie de persécutions. Le titre japonais de ce traité est le Risshō ankoku ron.
Étape initiale où l’on se réjouit Étape de la pratique où l’on se réjouit d’entendre le Sūtra du Lotus. Première des cinq étapes de la pratique destinées aux croyants du Sūtra du Lotus après la disparition de Shakyamuni. Ces cinq étapes ont été formulées par Tiantai sur la base du chapitre “Distinctions des bienfaits” du Sūtra du Lotus. Voir aussi Cinq étapes de la pratique.
Étape où l’on entend la vérité concernant sa propre participation à la nature de bouddha Deuxième des six étapes de la pratique du Sūtra du Lotus formulées par Tiantai. Dans cette étape, une personne entend la vérité (c’est-à-dire entend un terme bouddhique désignant la réalité ultime comme « la réalité ultime de tous les phénomènes ») et/ou lit les mots du Sūtra, autrement dit comprend intellectuellement qu’elle possède la nature de bouddha et que tous les phénomènes sont des manifestations de la Loi universelle.
Êtres des deux mondes et des huit groupes Êtres qui se sont rassemblés pour écouter l’enseignement du Sūtra du Lotus. Ils sont énumérés dans le chapitre “Introduction” du Sūtra. Ces êtres résident dans les deux premiers plans du monde des trois plans : le monde du désir et le monde de la forme. Les huit groupes sont une subdivision des êtres de ces deux mondes. Ce sont : les dieux du monde du désir ; les dieux du monde de la forme ; les dieux dragons et leurs disciples ; les rois kimnara et leurs disciples ; les rois gandharva et leurs disciples ; les rois asura et leurs disciples ; les rois garuda et leurs disciples ; le roi du monde humain (Ajatashatru) et ses disciples.
Éveil à la non-naissance et à la non-extinction de tous les phénomènes Étape où l’on s’éveille au fait que rien ne naît ni ne meure, parmi les choses ou phénomènes. Plus spécifiquement, cette illumination correspond à un état où l’on perçoit la non-naissance et la non-extinction du monde phénoménal, parvenant ainsi à la quiétude de l’esprit.
Éveil-à-la-Vertu Moine qui apparaît dans le Sūtra du Nirvana. Quand l’enseignement bouddhique correct était sur le point de périr, il s’efforça de le protéger et fut attaqué par de nombreux moines mauvais et leurs disciples. Le roi Détenteur-de-Vertu lutta pour le défendre mais mourut dans ce combat. On dit que, grâce à leur foi bouddhique, le roi Détenteur-de-Vertu renaquit sous la forme du bouddha Shakyamuni et le moine Éveil-à-la-Vertu sous celle du bouddha Kashyapa.
Excellence-Sagesse-Grandes-Universelles Bouddha qui apparut et enseigna le Sūtra du Lotus, il y a des kalpa de particules de poussière de systèmes de mondes majeurs. Son histoire apparaît dans le chapitre “La parabole de la cité illusoire” du Sūtra du Lotus. À l’origine, ce roi avait seize fils et, après avoir atteint la bouddhéité, il leur enseigna à leur demande le Sūtra du Lotus. Ses seize fils propagèrent tous le Sūtra du Lotus en qualité de bodhisattvas, et le seizième renaquit dans le monde saha sous la forme de Shakyamuni.