J’ai bien reçu le cordon de pièces de bronze1 que vous m’avez fait parvenir. Aujourd’hui, les érudits des enseignements bouddhiques s’accordent tous sur ce point : du vivant du Bouddha et après sa disparition, ceux qui souhaitent pratiquer le Sūtra du Lotus doivent se consacrer aux trois entraînements2. S’ils négligent l’un d’entre eux, ils ne pourront pas atteindre la Voie du Bouddha.
Par le passé, j’ai souscrit à cette opinion. Laissons de côté l’ensemble des enseignements dispensés par le Bouddha de son vivant et examinons la question à la lumière du Sūtra du Lotus. Passons sur les enseignements contenus dans les parties « préparation » et « révélation »3. Cela nous mène à la partie « transmission », qui constitue un clair miroir pour l’époque de la Fin de la Loi et qui représente ce qu’il y a de plus fiable [pour trancher cette question des trois entraînements].
La partie « transmission » comporte deux parties. La première correspond aux cinq [derniers] chapitres de l’enseignement théorique et commence avec “Le maître de la Loi”. La seconde correspond à la partie de l’enseignement essentiel qui se compose de la dernière partie du chapitre “Distinctions des bienfaits”, et des onze chapitres suivants qui constituent le reste du Sūtra. Les cinq chapitres pris dans l’enseignement théorique et les onze chapitres et demi pris dans l’enseignement essentiel se combinent pour constituer les seize chapitres et demi où il est clairement expliqué comment pratiquer le Sūtra du Lotus à l’époque de la Fin de la Loi. Si ce n’est pas assez convaincant, poussons l’examen jusqu’au Sūtra du bodhisattva Sagesse-Universelle et au Sūtra du Nirvana4 et il ne subsistera alors aucun doute.
Parmi ces chapitres de [la partie] « transmission », c’est dans le chapitre “Distinctions des bienfaits” que les quatre étapes de la foi et les cinq étapes de la pratique sont présentées. Elles sont ce qu’il y a de plus important dans la pratique du Sūtra du Lotus et constituent une référence pour ceux qui vivaient au temps du Bouddha et [pour ceux qui ont vécu, qui vivent, ou qui vivront] après sa disparition.
Jingxi5 écrit : « “[Produire] un seul instant de foi et de compréhension” représente le début de la pratique de l’enseignement essentiel6. »
[Il s’agit là de la première des quatre étapes de la foi, destinée aux contemporains du Bouddha. On distingue aussi cinq étapes de la pratique pour ceux qui vivent après la disparition du Bouddha.]
La première des quatre étapes de la foi consiste donc à produire un seul instant de foi et de compréhension, et la première des cinq étapes de la pratique, à se réjouir d’entendre le Sūtra du Lotus [c’est « l’étape initiale de la joie »]. Ces deux étapes ensemble constituent le coffre aux trésors des cent états, des mille facteurs et des trois mille mondes en un instant de vie ; elles sont la 791porte par où viennent tous les bouddhas des dix directions et des trois phases de l’existence [le passé, le présent et l’avenir].
Les deux maîtres sages et vertueux, Tiantai et Miaole, ont établi ces deux étapes initiales de la foi et de la pratique et énoncé trois interprétations à leur sujet. Selon la première interprétation, elles équivalent à l’étape qui ressemble à l’illumination [quatrième des six étapes de la pratique], aux dix étapes de la foi [les dix premières des cinquante-deux étapes de la pratique de bodhisattva] et à l’étape du roi-qui-fait-tourner-la-roue-de-fer7. Selon la deuxième interprétation, elles équivalent à l’étape de la perception et de l’action [troisième des six étapes de la pratique], et au stade où l’on ne s’est pas encore détaché des illusions de la pensée et du désir [stade préliminaire qui correspond aux dix étapes de la foi]. Selon la troisième interprétation, elles équivalent à l’étape où l’on comprend [et entend le nom et les mots de] la vérité8 [deuxième des six étapes de la pratique].
Pour réconcilier ces différentes interprétations, il est dit dans La Grande Concentration et Pénétration : « Les intentions du Bouddha sont difficiles à cerner. Il donna des explications différentes en fonction des diverses capacités de ses auditeurs. Dès lors que nous comprenons cela, à quoi bon entrer dans de pénibles querelles ? »
Selon moi, parmi ces trois interprétations, c’est celle où il est question d’entendre le nom et les mots de la vérité qui s’accorde le mieux avec le texte du Sūtra du Lotus. En effet, en décrivant la première des cinq étapes de la pratique, destinée à l’époque qui suivrait la disparition du Bouddha, le Sūtra évoque ceux qui « entendent ce Sūtra et, loin de le dénigrer ou d’en dire du mal, en ressentent de la joie9 ». Si on assimile l’étape décrite ici à un niveau aussi avancé que les cinq étapes de la pratique, c’est-à-dire à l’étape qui ressemble à l’illumination, alors les mots « loin de le dénigrer ou d’en dire du mal » ne sont guère appropriés.
En fait, le passage du chapitre “Durée de la vie” où il est écrit que « les uns ont déjà complètement perdu l’esprit », et « d’autres non10 » correspond dans l’un et l’autre cas à l’étape où l’on comprend la vérité11. Il est dit dans le Sūtra du Nirvana « qu’ils aient la foi ou non (...) » et « s’il y a des êtres vivants qui, en présence de bouddhas aussi nombreux que les grains de sable du fleuve Hiranyavati, ont conçu le désir de l’illumination, alors, quand ils naîtront dans un âge mauvais tel que le nôtre, ils pourront accepter et garder un sūtra comme celui-ci et ne le calomnieront jamais12 ». Ce sont là des citations qu’il faut aussi prendre en considération.
Par ailleurs, dans l’expression en quatre caractères [chinois], « un seul instant de foi et de compréhension », le mot « foi » s’applique à la première des quatre étapes de la foi, et le mot « compréhension » aux trois suivantes. Dans ce cas, la foi sans compréhension concernerait donc la première des quatre étapes de la foi. La deuxième étape de la foi est décrite dans le Sūtra comme celle où l’on « comprend généralement la portée des mots13 » du Sūtra. Et, dans le neuvième volume des Annotations sur le Commentaire textuel du Sūtra du Lotus, nous lisons : « L’étape initiale de la foi est différente des autres parce que, dans l’étape initiale, il n’y a pas encore de compréhension. »
Venons-en au chapitre suivant, “Les bienfaits de la joie ressentie”, où l’étape initiale consistant à se réjouir d’entendre le Sūtra du Lotus est de nouveau développée et clarifiée à travers l’image des cinquante personnes qui, à tour de rôle, entendent le Sūtra du Lotus et s’en réjouissent, obtenant ainsi un mérite qui diminue de personne en personne. À propos de l’étape atteinte par la cinquantième personne, il y a deux interprétations. Selon la première, la cinquantième personne se trouve à l’étape où l’on se réjouit d’entendre le Sūtra du Lotus14. Selon l’autre interprétation, la cinquantième personne n’est pas parvenue à l’étape où l’on 792se réjouit d’entendre le Sūtra du Lotus, mais elle demeure plutôt à celle où l’on entend le nom et les mots de la vérité. C’est ce que signifie le commentaire : « Plus un enseignement est juste, plus il est capable d’emmener les pratiquants les moins doués [à l’illumination]15. » Ainsi, l’enseignement parfait peut sauver des personnes de plus faibles capacités que ne le peuvent les doctrines des quatre saveurs et des trois enseignements. De même, le Sūtra du Lotus a le pouvoir de sauver des personnes de plus faibles capacités que ne le peut l’enseignement parfait16 exposé avant le Sūtra du Lotus, et l’enseignement essentiel du Sūtra du Lotus sauve plus de gens que ne le peut l’enseignement théorique — y compris ceux qui n’ont pas la moindre capacité. Il faut bien méditer sur cette expression en six caractères : « Plus un enseignement est juste, plus il est capable d’emmener les pratiquants les moins doués [à l’illumination]. »
Question : À l’époque de la Fin de la Loi, est-il nécessaire que ceux qui commencent la pratique du Sūtra du Lotus se consacrent intégralement aux trois entraînements associés à l’enseignement parfait [les préceptes, la méditation, et la sagesse] ?
Réponse : Il s’agit là d’une question très importante et je vais donc me reporter au texte du Sūtra pour y répondre. Lorsqu’il décrit les première, deuxième et troisième des cinq étapes de la pratique, le Bouddha interdit à ceux qui les ont atteintes de pratiquer les préceptes et la méditation et met [pour eux] entièrement l’accent sur le seul entraînement de la sagesse. Comme notre sagesse est insuffisante, il nous apprend à substituer la foi à la sagesse, la « foi » étant la fondation de tout. L’incroyance est la cause qui amène à devenir un icchantika, personne à l’incroyance incorrigible et à s’opposer à la Loi, alors que la foi est la cause de la sagesse et correspond à l’étape où l’on comprend la vérité.
Tiantai déclare : « Ceux qui ont atteint l’étape qui ressemble à l’illumination n’oublieront pas les bienfaits accumulés même quand ils renaîtront dans une autre existence. Mais ceux qui sont à l’étape où l’on comprend la vérité, ou à l’étape de la perception et de l’action, oublieront ces bienfaits au cours de leurs renaissances dans des existences successives, même s’il peut y avoir quelques exceptions. Toutefois, même les personnes qui ont oublié ces bienfaits, si elles rencontrent un ami de bien, verront renaître les racines de bien qu’elles ont plantées dans leurs existences passées. [Mais], si elles rencontrent un ami de mal, elles perdront leur esprit d’origine17. »
C’est probablement ce qui est arrivé à deux hommes éminents de l’époque de la Loi formelle, les Grands Maîtres Jikaku et Chishō, de l’école Tendai. Ils s’étaient détournés des enseignements de Tiantai et Dengyō, qui avaient été pour eux des amis de bien, et avaient fait allégeance à Shanwuwei, à Bukong et à d’autres qui étaient des amis de mal. Bon nombre d’érudits de l’époque de la Fin de la Loi ont été égarés par l’introduction aux Fondements de la renaissance dans la Terre pure d’Eshin et ont de ce fait perdu le véritable esprit de la foi dans le Sūtra du Lotus, en faisant allégeance aux enseignements provisoires associés à Amida. Il s’agit là de personnes qui ont abandonné une grande doctrine pour choisir à la place des doctrines inférieures. Si l’on en croit les exemples du passé, ils souffriront probablement pendant d’innombrables kalpa dans les trois mauvaises voies. C’est à des personnes de ce genre que Tiantai faisait allusion en disant : « Si elles rencontrent un ami de mal, elles perdront leur esprit d’origine. »
Question : Sur quelle preuve vous appuyez-vous pour énoncer de telles déclarations ?
Réponse : Il est dit dans le sixième volume de La Grande Concentration et Pénétration : « Les enseignements dispensés avant le Sūtra du Lotus sauvent les personnes qui ont atteint un niveau d’accomplissement 793élevé. Cela est dû au fait que ces enseignements ne sont que des expédients. Ceux qui sont sauvés par l’enseignement parfait du Sūtra du Lotus se situent [au contraire] à un niveau d’accomplissement bas parce que cet enseignement correspond à la vérité. »
On trouve le commentaire suivant dans les Annotations sur La Grande Concentration et Pénétration : « Ce passage concernant les enseignements dispensés avant le Sūtra du Lotus clarifie la valeur relative des enseignements provisoires et de l’enseignement véritable parce qu’il indique que, plus un enseignement est juste, plus il est capable d’emmener les pratiquants les moins doués à l’illumination. À l’inverse, plus un enseignement est provisoire, plus élevé doit être le stade [de ceux qui l’adoptent afin d’atteindre l’illumination]. » Et, dans le neuvième volume des Annotations sur le Commentaire textuel du Sūtra du Lotus, il est dit : « Si l’on veut déterminer le niveau d’accomplissement d’une personne, plus profond sera l’objet de méditation, plus bas sera le niveau du pratiquant [qui pourra atteindre l’illumination grâce à lui]. »
Je ne dirai rien des disciples des autres écoles, mais pourquoi les érudits de l’école Tendai rejetteraient-ils l’interprétation selon laquelle « plus un enseignement est juste, plus il est capable d’emmener les pratiquants les moins doués à l’illumination] » pour accepter à la place les écrits de l’administrateur des moines, Eshin ? Je laisse pour plus tard l’étude des enseignements de Shanwuwei, Jingangzhi et Bukong et des enseignements de Jikaku et Chishō. C’est là une question de la plus grande importance, la question la plus essentielle de tout le continent du Jambudvipa. Les personnes de bon sens devraient écouter ce que je dis. Après quoi, si elles souhaitent me rejeter, qu’elles le fassent.
Question : Quelles sont les pratiques interdites aux pratiquants de l’époque de la Fin de la Loi qui viennent de produire l’aspiration à l’illumination ?
Réponse : À ces personnes sont interdites la pratique du don, celle de garder les préceptes et le reste des cinq paramita, car elles sont orientées exclusivement vers la récitation de Nam-myōhō-renge-kyō. Cette pratique correspond à la capacité des personnes qui sont aux étapes où l’on « produit un seul instant de foi et de compréhension » et où l’on « se réjouit d’entendre le Sūtra du Lotus ». Elle représente la véritable intention du Sūtra du Lotus.
Question : Je n’ai jamais entendu jusqu’ici une telle affirmation. Cela me stupéfie et j’ai du mal à en croire mes oreilles. Veuillez, je vous prie, me citer clairement quelques passages en guise de preuve textuelle et ayez la bonté de me les expliquer.
Réponse : Il est dit dans le Sūtra : « [Ces hommes et ces femmes de bien] n’ont pas besoin d’édifier en mon honneur des stupas et des temples, ni de faire construire des bâtiments pour les moines ou de faire les quatre sortes d’offrandes à la communauté des moines18. » Ce passage du Sūtra indique clairement que les pratiquants qui viennent de produire l’aspiration à l’illumination ont l’interdiction de faire des offrandes, de garder les préceptes et de pratiquer le reste des cinq paramita.
Question : Le passage que vous venez de citer nous interdit seulement d’ériger des temples et des stupas ou de faire des offrandes à la communauté des moines. Il ne dit rien sur le fait de garder les divers préceptes et les autres pratiques.
Réponse : Le passage ne mentionne que le premier des cinq paramita, celui du don, et omet de citer les quatre autres.
Question : Qu’est-ce qui vous permet de dire cela ?
Réponse : En fait, la quatrième étape de la pratique est décrite ainsi dans un passage ultérieur : « Cela est d’autant plus vrai pour ceux qui sont en mesure d’adopter ce Sūtra et en même temps de distribuer des offrandes, d’observer les préceptes19 (...) ! » Ces passages du Sūtra indiquent clairement 794que les personnes aux première, deuxième et troisième étapes de la pratique ont l’interdiction de faire des offrandes, de garder les préceptes et de pratiquer le reste des cinq paramita. Ce n’est que lorsqu’elles atteignent la quatrième étape de la pratique20 qu’elles sont autorisées à les observer. Puisque de telles pratiques ne sont autorisées qu’à cette étape ultérieure, nous pouvons en déduire qu’elles sont interdites aux personnes qui en sont aux étapes initiales.
Question : Les passages de sūtras que vous venez de citer semblent étayer votre argumentation. Mais pouvez-vous citer des passages de traités ou de commentaires ?
Réponse : Quels commentaires aimeriez-vous me voir citer ? Faites-vous allusion aux traités des quatre catégories de sages en Inde, ou à des œuvres écrites par des maîtres bouddhistes de Chine et du Japon ? Dans l’un ou l’autre cas, cela revient à rejeter les racines pour chercher parmi les branches, à rechercher l’ombre en dehors de la forme, ou à oublier la source pour ne priser que le courant. Vous voudriez ignorer un passage de Sūtra parfaitement clair pour chercher à la place une réponse dans les traités et les commentaires. S’il existait un commentaire ultérieur contredisant le passage de Sūtra originel, rejetteriez-vous le Sūtra pour suivre le commentaire ?
Je vais néanmoins satisfaire votre désir et citer quelques passages. Il est dit dans le neuvième volume du Commentaire textuel du Sūtra du Lotus : « Un débutant court le risque de se laisser égarer par des préoccupations secondaires, et cela peut interférer avec la pratique essentielle. Le débutant devrait donc concentrer toute son attention sur le fait de garder le Sūtra ; c’est la forme d’offrande la plus élevée. Si l’on rejette les pratiques formelles mais que l’on garde le principe, alors les bienfaits seront nombreux et de grande portée. »
Dans ce passage de commentaire, « les préoccupations secondaires » désignent les cinq paramita. Si le débutant tente de pratiquer les cinq paramita tout en adoptant le Sūtra du Lotus, cela peut entraver sa pratique essentielle qui est la foi. Il sera alors comme un petit bateau chargé de richesses et de trésors s’élançant pour traverser l’océan. Bateau et trésors sombreront l’un et l’autre. Les mots « concentrer toute son attention sur le fait de garder le Sūtra » ne concernent pas l’intégralité du Sūtra. Ils signifient qu’il faut adopter exclusivement le Daimoku, ou le titre du Sūtra, et ne pas le mêler à d’autres passages. La récitation de tout le Sūtra n’est pas autorisée et encore moins la pratique des cinq paramita !
« Rejeter les pratiques formelles mais garder le principe » signifie que l’on devrait rejeter l’observation des préceptes et les autres pratiques formelles [des cinq paramita] et adopter exclusivement le principe du Daimoku. Quand il est dit dans le commentaire que « les bienfaits seront nombreux et de grande portée », cela implique que, si le débutant essayait de réaliser les autres pratiques en même temps que celle du Daimoku, alors il perdrait la totalité de ses bienfaits.
On lit ensuite dans le Commentaire textuel du Sūtra du Lotus : « Question : Si ce que vous dites est vrai, alors garder le Sūtra du Lotus est le plus important de tous les préceptes. Pourquoi donc [dans la description de la quatrième étape de la pratique] le Sūtra du Lotus mentionne-t-il “celui qui peut garder les préceptes” ? Réponse : C’est pour mieux clarifier, par contraste, ce qui est nécessaire aux étapes initiales. On ne peut reprocher aux personnes qui en sont aux étapes initiales de ne pas observer les exigences ne concernant que les étapes ultérieures21. »
Sans tenir aucun compte de ce passage de commentaire, les érudits d’aujourd’hui placent les ignorants de l’époque de la Fin de la Loi dans la même catégorie que les deux sages, Nanyue et Tiantai — erreur des plus affligeantes.
Miaole est encore plus clair à ce sujet : « Question : dans ce cas, alors, il n’est donc 795pas nécessaire de bâtir de vraies tours pour abriter les reliques du Bouddha, et de garder formellement les préceptes ? Et il n’est donc pas utile non plus d’apporter des offrandes aux moines qui accomplissent les pratiques formelles [des six paramita]22 ? »
Le Grand Maître Dengyō a déclaré : « J’ai aussitôt rejeté les deux cent cinquante préceptes23 ! » Et le Grand Maître Dengyō ne fut pas le seul à agir de la sorte. Nyohō et Dōchū24, disciples de Ganjin, ainsi que les moines des sept temples majeurs de Nara, tous les rejetèrent de la même manière. De plus, le Grand Maître Dengyō laissa cet avertissement pour les âges futurs : « Si, à l’époque de la Fin de la Loi, on trouvait des personnes qui gardent les préceptes, ce serait aussi rare et étrange que la vision d’un tigre sur une place de marché. Qui pourrait bien y croire25 ? »
Question : Pourquoi, au lieu de prôner la méditation sur les trois mille mondes en un instant de vie, vous contentez-vous d’encourager simplement la récitation du Daimoku ?
Réponse : Les deux caractères Nippon [Japon] qui composent le mot Japon contiennent tous les êtres vivants, les animaux et les richesses des soixante-six provinces du pays, sans la moindre omission. Les deux caractères qui composent le mot Inde ne contiennent-ils pas de même la totalité des soixante-dix pays qui forment l’Inde26 ? Miaole dit : « Quand, par souci de concision, on ne mentionne que le Daimoku ou le titre, tout le Sūtra s’y trouve implicitement contenu27. » Il dit aussi : « Quand, par souci de concision, nous parlons des dix états et des dix facteurs, les trois mille mondes s’y trouvent intégralement inclus28. »
Lorsque le bodhisattva Manjusri et le vénérable Ananda en vinrent à compiler toutes les paroles prononcées par le Bouddha dans les trois assemblées au cours des huit années [où le Sūtra du Lotus fut enseigné], ils écrivirent le titre Myōhō-renge-kyō et, pour montrer qu’ils avaient compris [que tout le Sūtra était contenu dans ces cinq caractères], ils prononcèrent d’abord les mots « Ainsi ai-je entendu29 ».
Question : Si une personne récite simplement Nam-myōhō-renge-kyō sans en comprendre le sens, les bienfaits de la compréhension seront-ils inclus [dans cette pratique] ?
Réponse : Quand un bébé boit du lait, il n’en comprend pas le goût et pourtant son corps s’en nourrit naturellement. A-t-on déjà vu quelqu’un prendre les merveilleux remèdes de Jivaka en ayant connaissance de leur composition ? Quoique dépourvue d’intentions, l’eau éteint le feu. Le feu consume les choses, mais comment pourrions-nous dire qu’il le fait consciemment ? Voilà ce qu’expliquèrent Nagarjuna et Tiantai et je le répète ici.
Question : Pourquoi dites-vous que tous les enseignements sont contenus à l’intérieur du Daimoku ?
Réponse : Zhangan écrit : « [L’explication du titre donnée par Tiantai dans] la préface transmet donc le sens profond du Sūtra. Le sens profond correspond au cœur du Sūtra et le cœur du Sūtra inclut la totalité de l’enseignement théorique et de l’enseignement essentiel30. » Et Miaole écrit : « En se fondant sur le cœur de l’enseignement du Sūtra du Lotus, on peut appréhender dans leur diversité tous les autres enseignements du Bouddha31. »
Bien que l’eau boueuse n’ait pas d’esprit, elle peut capter le reflet de la lune et devenir ainsi naturellement claire. Quand les plantes et les arbres bénéficient d’une averse, bien qu’ils n’en aient pas conscience, ne fleurissent-ils pas ? Les cinq caractères de Myōhō-renge-kyō ne représentent pas le texte du Sūtra, pas davantage sa signification. Ils ne sont rien d’autre que l’intention du Sūtra dans sa totalité. Par conséquent, même si les débutants dans la pratique bouddhique n’en comprennent pas la signification, en pratiquant ces cinq caractères, ils se conformeront naturellement à l’intention du Sūtra.
796Question : Quand vos disciples, qui n’ont pas la moindre compréhension, récitent simplement avec leurs lèvres les mots Nam-myōhō-renge-kyō, à quel niveau d’accomplissement parviennent-ils ?
Réponse : Non seulement ils dépassent le plus haut niveau des quatre saveurs32 et des trois enseignements et l’étape à laquelle parvenaient les pratiquants de l’enseignement parfait exposé dans les sūtras antérieurs au Sūtra du Lotus, mais ils surpassent de cent, mille, dix mille, un million de fois les fondateurs du Shingon et des diverses autres écoles bouddhiques, tels que Shanwuwei, Zhiyan, Cien, Jizang, Daoxuan, Bodhidharma et Shandao.
C’est pourquoi j’implore les gens de ce pays : ne méprisez pas mes disciples ! Si vous faites des recherches sur leur passé, vous découvrirez que ce sont de grands bodhisattvas qui ont fait des offrandes à des bouddhas pendant une période de huit cent mille millions de kalpa et qui ont accompli des pratiques sous la direction de bouddhas aussi nombreux que les grains de sable du Hiranyavati et du Gange. Et, dans l’avenir, ils seront pourvus du bienfait reçu par la cinquantième personne, qui est bien supérieur à celui de quelqu’un qui aurait fait des offrandes à d’innombrables êtres vivants pendant une période de quatre-vingts ans33. Ils sont comme un empereur nouveau-né emmailloté dans des langes ou comme un grand dragon qui vient de naître. Ne les méprisez pas ! Ne les traitez pas avec dédain !
Miaole écrit : « Ceux qui contrarient ou causent des troubles [aux pratiquants du Sūtra du Lotus] auront la tête brisée en sept morceaux, mais ceux qui leur font des offrandes goûteront une bonne fortune dépassant les dix titres honorifiques34. » Le roi Udayana eut un comportement insolent à l’égard du vénérable Pindolabharadvaja et, dans les sept ans qui suivirent, il perdit la vie35. Le seigneur de Sagami condamna Nichiren à l’exil et, dans les cent jours, une rébellion armée éclata sur son domaine36.
Il est dit dans le Sūtra : « Quiconque voit une personne accepter et garder ce Sūtra et tente de la calomnier ou de révéler ses fautes, que ce qu’il dise soit vrai ou non, il sera affligé de la lèpre blanche (...) et d’autres maladies graves et pernicieuses37. » Il y est dit aussi : « Il renaîtra privé d’yeux, vie après vie38. »
Myōshin et Enchi39 contractèrent la lèpre blanche dans leur vie présente et Dōamidabutsu perdit la vue. Les épidémies qui affligent notre pays sont des sanctions du même genre que celle consistant à « avoir la tête brisée en sept morceaux ». Si nous tentons d’évaluer le niveau des bienfaits à partir du niveau de punition, alors il ne fait aucun doute que mes disciples « goûteront une bonne fortune dépassant les dix titres honorifiques ».
Les enseignements bouddhiques furent d’abord introduits au Japon sous le règne du trentième souverain, l’empereur Kimmei [540-571]. Durant les vingt règnes qui suivirent, soit pendant plus de deux cents ans, jusqu’au règne de l’empereur Kammu [782-806], il y eut au Japon ce que l’on appelle les six écoles bouddhiques, mais la supériorité relative des différents enseignements bouddhiques n’avait pas encore été déterminée. Puis, durant l’ère Enryaku [782-806], un sage apparut dans ce pays, un homme connu sous le nom de Grand Maître Dengyō. Il examina les enseignements des six écoles, qui avaient déjà été propagés, et fit de tous les moines des sept temples majeurs de Nara ses disciples. Par la suite, il établit un temple au mont Hiei tenant lieu de temple principal, et parvint à faire en sorte que les autres temples du pays se subordonnent à lui en tant que temples annexes. C’est ainsi que les enseignements bouddhiques finirent par s’unifier en une seule école au Japon. Le pouvoir séculier cessa d’être divisé et fut clairement établi, si bien que le pays fut purifié du mal. 797Si nous devions qualifier les réalisations de Dengyō, il faudrait dire qu’elles proviennent toutes du passage [déclarant que le Sūtra du Lotus est le plus important de tous les sūtras que le Bouddha] « a prêchés, qu’il prêche ou qu’il prêchera40 ».
Dans la période suivante, en prétendant suivre ce qui faisait autorité en Chine, les trois Grands Maîtres Kōbō, Jikaku et Chishō exprimèrent l’opinion que le Sūtra de Mahavairochana et les autres sūtras composant les trois sūtras majeurs du Shingon étaient supérieurs au Sūtra du Lotus. De plus, ils ajoutèrent le terme « école » aux enseignements du Shingon, terme que le Grand Maître Dengyō avait délibérément omis pour cette école et reconnurent ainsi le Shingon comme la huitième école41 bouddhique. Ces trois hommes persuadèrent l’empereur de promulguer un édit soutenant le Shingon et propagèrent ses enseignements dans tout le Japon, de sorte que tous les temples allèrent à l’encontre des principes du Sūtra du Lotus. Par cette action, ils contredisaient totalement le passage concernant les sūtras que le Bouddha « a prêchés, qu’il prêche et qu’il prêchera » et devenaient les ennemis jurés de Shakyamuni, Maints-Trésors et des bouddhas des dix directions.
Par la suite, la Loi bouddhique connut un déclin graduel et l’autorité du souverain décrut de la même façon jusqu’à devenir totalement inefficace. Les divinités protectrices qui résidaient là depuis si longtemps, telles que la Grande Déesse du Soleil et le grand bodhisattva Hachiman, perdirent leur pouvoir. Brahma, Shakra et les quatre rois célestes désertèrent le pays qui se trouve d’ores et déjà au bord du désastre. Quelle personne sensée pourrait ne pas en souffrir et ne pas déplorer une telle situation ?
En conclusion, les fausses doctrines propagées par les trois Grands Maîtres se sont diffusées à partir de trois temples : le Tō-ji, le Sōji-in, sur le mont Hiei, et l’Onjō-ji42. Si des mesures ne sont pas prises pour interdire les activités de ces temples, alors le pays sera détruit et son peuple tombera dans les mauvaises voies. Bien que j’aie globalement saisi la nature de la situation et que j’en aie informé le souverain, nul n’a accordé la moindre attention à mes conseils. C’est vraiment déplorable !
Notes
1. Les pièces vertes en bronze, importées de la Chine de la dynastie des Song, avaient un trou carré au centre, ce qui leur valait d’être comparées à un œil de canard.
2. Trois disciplines qu’un pratiquant doit maîtriser. Voir glossaire.
3. Les parties « préparation » et « révélation » sont les deux premières des trois parties d’un sūtra, la troisième étant la transmission. Dans le paragraphe suivant, la partie « transmission » est appliquée à la fois à l’enseignement théorique et à l’enseignement essentiel du Sūtra du Lotus. Du point de vue de l’enseignement théorique, elle va du dixième chapitre, “Le maître de la Loi”, au quatorzième “Les pratiques paisibles”. Du point de vue de l’enseignement essentiel, elle va de la dernière partie du dix-septième chapitre “Distinctions des bienfaits” jusqu’à la fin du Sūtra, et comprend aussi le Sūtra du bodhisattva Sagesse-Universelle.
4. Selon le système de classification de Tiantai, ces deux sūtras représentent les derniers enseignements exposés par le bouddha Shakyamuni. Le Sūtra du bodhisattva Sagesse-Universelle est considéré comme un épilogue au Sūtra du Lotus et le Sūtra du Nirvana comme une reformulation de ses enseignements importants. Ainsi, dans un sens large, on peut dire que ces deux textes constituent la partie « transmission » de l’ensemble des enseignements.
5. Autre nom du Grand Maître Miaole. Jingxi était le nom de son lieu de naissance.
6. Annotations sur le Commentaire textuel du Sūtra du Lotus.
7. Selon l’exégèse traditionnelle, les diverses sortes de rois-qui-font-tourner-la-roue servent à représenter différentes divisions au sein des cinquante-deux étapes de la pratique d’un bodhisattva. La catégorie des rois la plus basse, qui correspond à ceux qui font tourner la roue de fer, représente les étapes initiales, les dix étapes de la foi.
8. Étape où l’on entend les mots de la vérité du Sūtra du Lotus.
798 9. Sūtra du Lotus, chap. 17.
10. Ibid., chap. 16.
11. C’est là une référence à la parabole de l’excellent médecin dont les fils absorbent du poison en son absence. Certains ne sont que légèrement affectés et gardent un esprit sain, tandis que d’autres perdent totalement le contrôle de leurs sens. Le médecin (qui représente le Bouddha) se propose de les guérir avec un bon médicament (le Sūtra du Lotus), mais seuls ceux qui ont encore tous leurs esprits le prennent et sont guéris. En tant que moyen opportun, dans l’esprit de sauver les autres, le médecin s’en va et fait transmettre la nouvelle de sa mort depuis un autre pays. Dans leur chagrin, les enfants qui ont perdu l’esprit se décident finalement à prendre le médicament et recouvrent la santé. Nichiren dit que les deux groupes d’enfants représentent les personnes à l’étape où elles reconnaissent le nom et les mots de la vérité parce qu’elles ont entendu le Sūtra du Lotus.
12. Dans le texte japonais, Nichiren ne donne que quelques caractères (chinois) de chaque passage ; dans la traduction, les citations sont reprises intégralement. Le fleuve Hiranyavati traverse Kushinagar, la capitale de l’ancien État de Malla, dans le nord de l’Inde. On dit que Shakyamuni est entré dans le nirvana dans un bosquet d’arbres sala sur la rive ouest de ce fleuve.
13. Cette citation apparaît en fait dans le Commentaire textuel du Sūtra du Lotus où Tiantai commente un passage du chapitre “Distinctions des bienfaits” du Sūtra du Lotus où il est dit : « Quiconque, en entendant parler de la longue durée de vie du Bouddha, comprend l’importance de ces mots, celui-là en obtiendra des bienfaits sans limites ni mesure, capables de réveiller en lui la sagesse inégalée de l’Ainsi-Venu. »
14. Cette interprétation correspond à la deuxième des trois interprétations concernant les étapes initiales de la pratique citées précédemment. Selon cette interprétation, les cinq étapes de la pratique, y compris celle où l’on « se réjouit d’entendre le Sūtra du Lotus », équivalent au stade de la perception et de l’action.
15. Annotations sur La Grande Concentration et Pénétration. Dans cet ouvrage, ce passage est composé de six caractères chinois.
16. Au sein de chaque enseignement exposé dans les sūtras antérieurs au Sūtra du Lotus, il existe ce qu’on appelle un enseignement parfait.
17. Sens profond du Sūtra du Lotus.
18. Sūtra du Lotus, chap. 17. Cette citation provient d’un passage décrivant la deuxième des cinq étapes de la pratique, celle qui consiste à lire et réciter le Sūtra du Lotus. Les quatre sortes d’offrandes sont les offrandes de nourriture et de boissons, de vêtements, d’articles de literie et de médicaments.
19. Ibid.
20. La quatrième étape de la pratique est celle où l’on pratique les six paramita tout en adoptant le Sūtra du Lotus.
21. Le texte japonais a été développé dans la traduction pour une plus grande clarté.
22. Annotations sur le Commentaire textuel du Sūtra du Lotus. Cela signifie que, pour ceux qui sont aux étapes initiales, de tels actes sont inclus dans la foi.
23. Biographie du Grand Maître du mont Hiei. Dengyō rejeta les deux cent cinquante préceptes du Hinayana tout en adoptant les préceptes du bodhisattva du Mahayana.
24. Nyohō (ch. Rubao, décédé en 814), moine de l’école Lü (devenue Ritsu au Japon) accompagna son maître Ganjin (Jianzhen) au Japon, où il conféra les préceptes à l’empereur Kammu. Dōchū (dates inconnues) était un moine de l’école Ritsu au Japon. C’est sous sa direction qu’Enchō, le deuxième grand patriarche de l’Enryaku-ji, fit son entrée dans la Communauté bouddhiste. En disant que Ganjin et ses disciples rejetèrent les deux cent cinquante préceptes du Hinayana, Nichiren se réfère peut-être au fait que Ganjin fut le premier à apporter au Japon les écrits de Tiantai sur lesquels Dengyō fonda sa compréhension des préceptes du Mahayana.
25. Traité sur la lampe pour l’époque de la Fin de la Loi. On attribue traditionnellement cette œuvre à Dengyō.
26. « Les soixante-dix pays de l’Inde » désignent l’Inde dans sa totalité. C’est peut-être Xuanzang qui cita le premier ce nombre de « soixante-dix » dans son Voyage en Occident.
27. Annotations sur le Commentaire textuel du Sūtra du Lotus.
28. Annotations sur le Sens profond du Sūtra du Lotus.
29. « Ainsi ai-je entendu » est la phrase d’introduction du Sūtra du Lotus et de quasiment tous les sūtras.
30. Sens profond du Sūtra du Lotus. Ce passage apparaît dans la préface du Sens profond du Sūtra du Lotus de Zhangan et fait référence à la préface écrite par Tiantai à cette œuvre dont il était l’auteur.
31. Annotations sur le Sens profond du Sūtra du Lotus.
32. Terme utilisé pour désigner l’ensemble des enseignements exposés avant le Sūtra du Lotus. Voir glossaire.
799 33. Nichiren reprend là une comparaison développée dans le Sūtra du Lotus, chap. 18.
34. Annotations sur le Commentaire textuel du Sūtra du Lotus. « Avoir la tête brisée en sept morceaux » est une allusion au vœu émis par les dix filles rakshasa dans le vingt-sixième chapitre du Sūtra du Lotus d’affliger cette peine à toute personne causant des troubles à un maître du Sūtra. Les dix titres honorifiques sont des épithètes attribuées au Bouddha pour exprimer sa bienveillance, sa sagesse et sa compassion.
35. Cette histoire est rapportée dans les Quadruples règles de discipline. Udayana était le roi du Kaushambi au temps de Shakyamuni. Il révérait Pindolabharadvaja, un disciple du Bouddha, et lui rendait chaque jour visite. Un ministre jaloux convainquit le roi que Pindolabharadvaja lui manquait de respect et l’incita à faire tuer ce disciple du Bouddha si ce dernier ne se levait pas pour le saluer. Grâce à ses pouvoirs transcendantaux, Pindolabharadvaja le sut et se leva de son siège pour sauver le roi de l’offense de tuer un disciple du Bouddha. Mais, pour avoir eu une si mauvaise intention, le roi fut capturé peu après par un dirigeant ennemi et mourut au bout de sept ans.
36. Le seigneur de Sagami est un autre nom du régent Hōjō Tokimune. « La rébellion armée » désigne ici la tentative de son demi-frère aîné, Hōjō Tokisuke, d’usurper la régence lors du deuxième mois de 1272.
37. Sūtra du Lotus, chap. 28.
38. Ibid.
39. Le moine Myōshin, disciple de Nichiren, abandonna sa foi et se retourna contre lui. Enchi était un moine du Seichō-ji, où Nichiren avait suivi sa formation. Selon Les actions du pratiquant du Sūtra du Lotus, il s’opposait en fait intérieurement à la Loi et connut une fin misérable.
40. Sūtra du Lotus, chap. 10.
41. Huitième école : l’école Shingon venant s’ajouter à l’école Tendai et aux six écoles de Nara.
42. Temples fondés par les trois Grands Maîtres Kōbō, Jikaku et Chishō. Voir « Tō-ji » et « Onjō-ji » dans le glossaire. Le Sōji-in fut fondé sur le mont Hiei par Jikaku en 851, en tant que centre de la pratique ésotérique.