Nam-myōhō-renge-kyō1.
Question : Est-il possible, sans comprendre le sens du Sūtra du Lotus mais seulement en récitant les cinq ou sept caractères2 de Nam-myōhō-renge-kyō, une fois par jour, une fois par mois, ou simplement une fois par an, une fois tous les dix ans, ou une fois dans toute une vie, de ne pas se laisser entraîner à commettre des actes mauvais, graves ou non, de ne pas tomber dans les quatre mauvaises voies et au contraire d’atteindre finalement le stade de non-régression ?
Réponse : Oui, c’est possible.
Question : On peut sans cesse crier « au feu », mais, tant qu’on ne met pas sa main dans les fammes, on ne se brûle pas. On peut sans cesse réclamer « De l’eau, de l’eau ! » mais, tant qu’on n’en boit pas vraiment, on ne pourra pas étancher sa soif. Alors, comment pourrait-on échapper aux mauvaises voies de l’existence rien qu’en récitant le Daimoku, Nam-myōhō-renge-kyō, sans en comprendre le sens ?
Réponse : On dit que, si on joue d’un koto3 muni de cordes en tendons de lion, toutes les autres cordes se brisent. Et il suffit d’entendre le mot « prune salée » pour en avoir l’eau à la bouche. S’il se produit de tels prodiges dans la vie quotidienne, ceux du Sūtra du Lotus seront évidemment encore plus grands.
On rapporte que, en répétant simplement les quatre nobles vérités4 des enseignements du Hinayana, des perroquets ont pu renaître dans les cieux5 et que des hommes, uniquement en respectant les Trois Trésors, ont pu éviter d’être engloutis par un poisson géant6. Il est donc d’autant plus efficace, le Daimoku du Sūtra du Lotus, puisqu’il est l’essence même des quatre-vingt mille enseignements bouddhiques et l’œil de tous les bouddhas ! Comment pouvez-vous douter qu’en le récitant vous pourrez échapper aux quatre mauvaises voies ?
Dans le Sūtra du Lotus, le Bouddha rejeta sans ambiguïté les moyens opportuns et déclara que l’on ne pouvait « accéder [à ce Sūtra] que grâce à la foi7 ». Et on lit dans le Sūtra du Nirvana, enseigné par le Bouddha dans le bosquet d’arbres sala le dernier jour de sa vie : « Bien qu’il y ait d’innombrables pratiques qui mènent à l’illumination, si l’on enseigne la foi, cela inclut toutes ces pratiques. »
Ainsi, la foi est l’exigence fondamentale pour entrer sur la Voie du Bouddha. Parmi les cinquante-deux étapes de la pratique du bodhisattva, les dix premières, en rapport avec la foi, sont essentielles, et la première de ces dix étapes consiste à éveiller une foi pure. Une personne qui a la foi, même si elle ne connaît pas bien les enseignements bouddhiques et qu’elle a des facultés inférieures, doit être considérée comme une personne à la compréhension juste. En revanche, celle qui a quelque connaissance mais pas la foi doit être considérée comme un calomniateur de la Loi et un icchantika.
143Le moine Sunakshatra observa les deux cent cinquante préceptes, maîtrisa les quatre étapes de la méditation et connaissait parfaitement les douze catégories d’écrits ; Devadatta mémorisa les soixante mille enseignements non bouddhiques et les quatre-vingt mille enseignements bouddhiques, et put manifester dix-huit pouvoirs miraculeux8 avec son corps. On dit pourtant que ces hommes, du fait qu’ils avaient la connaissance mais non la foi, sont maintenant dans la grande citadelle de l’enfer Avīci. Par contre, Mahakashyapa et Shariputra manquaient de connaissances mais ils avaient la foi, et le Bouddha prédit que cela leur vaudrait de devenir respectivement les Ainsi-Venus Éclat-Fleuri et Clarté-Lumineuse.
Le Bouddha déclara : « Si, [à l’égard de ce Sūtra], quelqu’un est pris de doutes et ne parvient pas à croire, il tombera aussitôt dans les voies mauvaises9. » Ces mots concernent ceux qui ont la connaissance mais non la foi.
Et pourtant, les érudits d’aujourd’hui demandent : « Comment est-il possible, simplement en récitant Nam-myōhō-renge-kyō avec foi mais sans compréhension, d’éviter les mauvaises voies ? » D’après les mots du Sūtra, ces érudits eux-mêmes auront bien du mal à ne pas tomber dans la grande citadelle de l’enfer Avīci.
Ainsi, même ceux dont la compréhension est limitée peuvent éviter les mauvaises voies dès lors qu’ils récitent Nam-myōhō-renge-kyō. Ils sont comme les fleurs de lotus, qui se tournent vers le soleil, bien qu’elles n’aient pas d’esprit pour les diriger, ou comme le plantain qui croît avec le grondement du tonnerre, bien que cette plante n’ait pas d’oreilles pour l’entendre10. Nous sommes aujourd’hui pareils au lotus ou au plantain, et le Daimoku du Sūtra du Lotus est semblable au soleil ou au tonnerre.
On dit que, si l’on entre dans l’eau en portant sur soi un bout de corne prélevé sur un rhinocéros vivant, l’eau se retire jusqu’à cinq pieds11. Il paraît aussi que, lorsqu’une feuille de santal s’ouvre, elle peut éliminer l’odeur nauséabonde des arbres eranda sur une distance de quarante yojana12. Dans ce cas, notre mauvais karma peut être comparé aux arbres eranda ou à l’eau, et le Daimoku du Sūtra du Lotus à la corne de rhinocéros ou à la feuille de santal.
Les diamants sont d’une telle dureté que presque rien ne peut les couper, si ce n’est la corne de mouton ou l’écaille de tortue. Les branches de l’arbre nyagrodha13 sont si robustes que les plus grands oiseaux peuvent s’y percher sans les briser, et pourtant elles cèdent à l’oiseau-tailleur14, si minuscule qu’il pourrait presque bâtir son nid sur les cils d’un moustique. Ici, notre mauvais karma est analogue au diamant ou à l’arbre nyagrodha, et le Daimoku du Sūtra du Lotus à la corne de mouton ou à l’oiseau-tailleur. L’ambre attire la poussière et l’aimant attire les particules de fer ; en l’occurrence, notre mauvais karma est comme la poussière ou le fer, et le Daimoku du Sūtra du Lotus comme l’ambre ou l’aimant. Au regard de ces analogies, [nous pouvons comprendre pourquoi] nous devrions toujours réciter Nam-myōhō-renge-kyō.
Il est dit dans le premier volume du Sūtra du Lotus : « Au cours d’incalculables, d’innombrables kalpa, il est rare de pouvoir entendre cette Loi15. » Et il est dit dans le cinquième volume : « Quant à ce Sūtra du Lotus, à travers d’innombrables pays, il est quasiment impossible d’entendre ne serait-ce que son nom (...)16. » Il est donc extrêmement rare d’entendre le nom du Sūtra du Lotus. Bien que les bouddhas Sushanta17 et Maints-Trésors soient apparus en ce monde, ils n’allèrent pas jusqu’à prononcer le nom du Sūtra du Lotus. Quant à l’Ainsi-Venu Shakyamuni, apparu expressément dans le but d’enseigner le Sūtra du Lotus, il garda le nom de ce Sūtra secret et n’y fit jamais allusion pendant une période de quarante-deux ans. C’est seulement à l’âge de soixante-douze ans qu’il se mit à 144réciter pour la première fois Myōhō-renge-kyō, le Daimoku du Sūtra. Cependant, les habitants de pays lointains tels que la Chine et le Japon n’en ont pas eu connaissance à l’époque. Il fallut plus de mille ans pour que la Chine entende ne serait-ce que le nom du Sūtra, et encore plus de trois cent cinquante ans avant qu’il ne parvienne au Japon.
La rencontre de ce Sūtra est donc aussi rare que l’éclosion de la fleur udumbara, qui ne se produit qu’une fois tous les trois mille ans, ou la découverte par une tortue borgne d’un morceau de bois de santal flottant, ce qui n’arrive qu’une fois en d’innombrables kalpa sans limites.
Supposez que l’on plante une aiguille dans la terre, pointe en l’air, et que l’on jette de minuscules graines de moutarde depuis le palais du grand roi Brahma dans le ciel. Il serait plus facile d’empaler ainsi une graine de moutarde sur la pointe de l’aiguille que de rencontrer le Daimoku du Sūtra du Lotus. Ou supposez que l’on dresse une aiguille au sommet du mont Sumeru d’un monde et que, depuis le sommet du mont Sumeru d’un autre monde, par un jour de grand vent, on jette un fil afin qu’il atteigne l’autre montagne et passe à travers le chas de l’aiguille. Il serait plus facile de passer ainsi le fil dans l’aiguille que de rencontrer le Daimoku du Sūtra du Lotus.
Par conséquent, quand vous récitez le Daimoku de ce Sūtra, vous devez prendre conscience que c’est une joie plus grande encore que celle d’un aveugle de naissance qui obtiendrait la vue et qui verrait son père et sa mère ; c’est aussi plus rare que de voir un homme être relâché et retrouver sa femme et ses enfants après avoir été capturé par un puissant ennemi.
Question : Quels passages d’écrits pouvez-vous citer comme preuve qu’il suffit de réciter le Daimoku ?
Réponse : Il est dit dans le huitième volume du Sūtra du Lotus de la Loi merveilleuse18 que celui qui accepte et garde ne serait-ce que le nom du Sūtra du Lotus goûtera un bonheur incommensurable. Selon le Sūtra du Lotus de la Loi correcte [une autre traduction du Sūtra du Lotus], le fait d’entendre ce Sūtra, de proclamer et d’adopter son titre engendre des mérites impossibles à évaluer. Et selon la Version complétée du Sūtra du Lotus de la Loi merveilleuse [autre traduction encore du Sūtra du Lotus], celui qui accepte et garde le nom du Sūtra du Lotus bénéficiera d’une bonne fortune incommensurable. Ces déclarations indiquent que la bonne fortune obtenue par la simple récitation du Daimoku dépasse toute mesure.
Accepter, garder, lire, réciter, se réjouir et protéger dans leur totalité les huit volumes et les vingt-huit chapitres correspond à ce que l’on appelle la pratique complète. Accepter, garder et protéger le chapitre “Moyens opportuns” et le chapitre “Durée de la vie” est ce que l’on appelle la pratique abrégée. Ne réciter qu’une strophe en quatre vers ou le Daimoku, et protéger ceux qui font de même, est ce que l’on appelle la pratique essentielle. Ainsi, parmi ces trois sortes de pratiques, complète, abrégée et essentielle, le Daimoku est présenté comme la pratique essentielle.
Question : Quelle est l’étendue des bienfaits contenus dans les cinq caractères [chinois] de Myōhō-renge-kyō ?
Réponse : Le grand océan contient la multitude des fleuves qui se jettent en lui, la grande terre contient tous les êtres sensitifs et non sensitifs, le joyau-qui-exauce-les-vœux est capable de déverser d’innombrables trésors, et le roi du ciel Brahma gouverne le monde des trois plans. Les cinq caractères de Myōhō-renge-kyō sont comparables à tout cela. Tous les êtres des neuf mondes, ainsi que ceux du monde de la bouddhéité, sont contenus en eux. Et les êtres des dix mondes étant ainsi tous contenus en eux, leurs environnements respectifs le sont aussi.
Voyons d’abord comment les cinq caractères, Myōhō-renge-kyō, contiennent en 145eux tous les enseignements. Le seul caractère kyō, ou sūtra, désigne le roi de tous les sūtras et tous les autres sūtras sont inclus en lui. Le Bouddha apparut en ce monde et, en plus de cinquante ans, il dispensa quatre-vingt mille enseignements. On dit qu’à cette époque la durée de la vie des êtres humains était de cent ans. Le Bouddha trépassa au milieu de la nuit du quinzième jour du deuxième mois de l’année, sous le signe cyclique de mizunoe-saru19. Par la suite, durant les quelque quatre-vingt-dix jours de l’été, soit de la période allant du huitième jour du quatrième mois jusqu’au quinzième jour du septième mois de la même année, mille arhat se rassemblèrent dans la grande salle de la compilation pour établir le [premier] canon des écrits bouddhiques.
Après quoi, durant les mille ans de l’époque de la Loi correcte, ces divers sūtras se répandirent à travers les cinq régions de l’Inde, mais ne parvinrent pas jusqu’en Chine. C’est seulement dans la quinzième année de l’époque de la Loi formelle [mille quinze ans après la disparition du Bouddha] que les sūtras bouddhiques furent introduits en Chine. Cela se passa dans l’année placée sous le signe cyclique de hinoto-u, dixième année de l’ère Yongping [l’an 67 de notre ère], sous le règne de l’empereur Ming de la dynastie des Han postérieurs. À partir de cette époque jusqu’à l’année placée sous le signe cyclique de kanoe-uma, soit la dix-huitième année de l’ère Kaiyuan [730], sous le règne de l’empereur Xuanzong de la dynastie des Tang, au total cent soixante-seize traducteurs se rendirent en Chine, emportant avec eux mille soixante-seize écrits, sūtras, textes disciplinaires et traités répartis en cinq mille quarente-huit volumes contenus dans quatre cent quatre-vingts étuis. Ces écrits sont tous issus du seul caractère kyō du Sūtra du Lotus.
Parmi les sūtras enseignés par le Bouddha durant les quelque quarante années précédant le Sūtra du Lotus, il en est un qui s’appelle le Grand et vaste sūtra de la Guirlande de fleurs du Bouddha. Trois versions de ce sūtra sont conservées dans le palais du roi-dragon. La première version contient autant de chapitres qu’il y a de grains de poussière dans dix systèmes de mondes majeurs. La deuxième contient quatre cent quatre-vingt-dix-huit mille huit cents vers, et la troisième cent mille vers en quarante-huit chapitres. Hormis ces trois versions, seuls des textes plus courts tels que les versions en quatre-vingts volumes et en soixante volumes20 sont conservés en Chine et au Japon.
Ajoutons à cela les sūtras Agama du Hinayana, et divers sūtras du Mahayana, datant de la période Vaipulya et de la période de la Sagesse. Parmi ces derniers, le texte sanskrit du Sūtra de Mahavairochana consacre un total de trois mille cinq cents vers à la seule explication des cinq caractères du mantra avarahakha21, sans compter les innombrables vers qui décrivent les « semences », les augustes formes et les samaya22 des divers honorés. En Chine, il existe cependant une version du texte comportant seulement six ou sept volumes. Le Sūtra du Nirvana, enseigné par le Bouddha sous l’arbre sala le dernier jour de sa vie, est conservé en Chine dans une version limitée à quarante volumes, mais, là aussi, les versions sanskrites en comportent beaucoup plus. Ces divers sūtras sont tous issus du Sūtra du Lotus, l’enseignement le plus profond de l’Ainsi-Venu Shakyamuni. De plus, tous les sūtras exposés par les sept bouddhas du passé23, les mille bouddhas ou les bouddhas d’il y a d’innombrables kalpa, tout comme ceux qui sont exposés par les bouddhas vivant actuellement dans les dix directions, sont issus du seul caractère kyō du Sūtra du Lotus.
Ainsi, dans le chapitre “Roi-de-la-Médecine” du Sūtra du Lotus, le Bouddha s’adresse au bodhisattva Fleur-Souveraine-Constellation et lui dit que, de même que l’océan est plus important que tous les fleuves, torrents et autres cours d’eau, de 146même que le mont Sumeru est la plus importante de toutes les montagnes, de même que la lune est le plus important de tous les corps célestes, [le Sūtra du Lotus est lui aussi le plus important de tous les sūtras]. Dans son commentaire, le Grand Maître Miaole déclare que le Sūtra du Lotus est « le plus important de tous les sūtras que j’ai prêchés, que je prêche ou que je prêcherai dans l’avenir24 ».
À l’intérieur de ce seul caractère kyō sont contenus tous les sūtras des mondes des dix directions. il est comme le joyau-qui-exauce-les-vœux qui contient en lui-même toutes sortes de trésors, ou comme l’espace immense qui inclut tous les phénomènes. Et parce que ce seul caractère kyō de Myōhō-renge-kyō est l’enseignement suprême parmi tous ceux que le Bouddha exposa de son vivant, les quatre autres caractères Myō-hō-ren-ge surpassent, eux aussi, l’ensemble des quatre-vingt mille autres doctrines du Bouddha.
À propos du caractère myō, il est dit dans le Sūtra du Lotus : « [Ce Sūtra] ouvre la porte des moyens opportuns et montre l’aspect de la réalité ultime25. » Le Grand Maître Zhangan déclare : « Myō signifie révéler la profondeur de la resserre secrète26. » Et le Grand Maître Miaole commente : « Révéler signifie ouvrir27. » Le caractère myō signifie donc ouvrir.
Si une resserre regorge de trésors mais que l’on n’en possède pas la clé, il est impossible de l’ouvrir et, faute de pouvoir l’ouvrir, on ne pourra voir les trésors qu’elle recèle. Le Bouddha enseigna le Sūtra de la Guirlande de fleurs, sans donner la clé pour accéder aux trésors qu’il contient. De même, pendant les quelque quarante années suivantes, il enseigna les sūtras des périodes Agama, Vaipulya, et de la Sagesse ainsi que le Sūtra de la méditation, mais sans en révéler le sens. Leurs portes restèrent closes, et personne ne put donc comprendre ces sūtras. Même ceux qui prétendaient le contraire n’en avaient, en réalité, qu’une compréhension erronée.
Mais le Bouddha enseigna ensuite le Sūtra du Lotus, ouvrant ainsi le corpus des sūtras. Et, pour la première fois en plus de quarante ans, tous les êtres vivants des neuf mondes virent les trésors qu’ils contenaient. Prenons une analogie : la terre est peuplée d’êtres humains et d’animaux, de plantes et d’arbres mais, sans la lumière du soleil ou de la lune, même avec de bons yeux, il est impossible d’en discerner les formes et les couleurs. Il faut que le soleil ou la lune se lève pour que l’on puisse vraiment les discerner. Les sūtras précédant le Sūtra du Lotus étaient plongés dans une longue nuit obscure et l’enseignement essentiel et l’enseignement théorique du Sūtra du Lotus furent comme le soleil et la lune.
Que ce soient les bodhisattvas dotés d’une bonne vue, les personnes des deux véhicules atteintes de strabisme, les hommes du commun frappés de cécité, ou les icchantika, aveugles de naissance, nul ne pouvait discerner la véritable couleur ou la vraie forme des choses au moyen des sūtras antérieurs. Mais, quand le Sūtra du Lotus fut enseigné et qu’apparut la lune de l’enseignement théorique, les bodhisattvas dotés d’une bonne vue obtinrent les premiers l’illumination, suivis des personnes des deux véhicules atteintes de strabisme. Puis les yeux aveugles des hommes du commun s’ouvrirent, et même les icchantika, aveugles de naissance, purent établir un lien avec le Sūtra du Lotus qui leur assurait que leurs yeux s’ouvriraient un jour. Tout cela était entièrement imputable à la vertu du seul caractère myō.
Il y a deux myō ou principes merveilleux exposés dans le Sūtra du Lotus, l’un dans les quatorze premiers chapitres, constituant l’enseignement théorique, l’autre dans les quatorze derniers, constituant l’enseignement essentiel28. D’un autre point de vue, il y a vingt principes mystiques29, dix dans l’enseignement théorique et dix dans l’enseignement essentiel ; ou encore il y a soixante principes mystiques30, trente dans l’enseignement théorique et 147trente dans l’enseignement essentiel. Une autre approche encore permet de discerner quarante principes mystiques31 dans chaque moitié du Sūtra du Lotus. En les ajoutant aux quarante principes mystiques concernant l’observation de l’esprit32, on découvre que le simple caractère myō contient intégralement cent vingt myō, ou principes mystiques.
Un principe fondamental myō, ou mystique, sous-tend chacun des soixante-neuf mille trois cent quatre-vingt-quatre caractères composant le Sūtra du Lotus. Par conséquent, le Sūtra du Lotus comprend au total soixante-neuf mille trois cent quatre-vingt-quatre principes mystiques.
Myō se dit sad en Inde et miao en Chine. Myō veut dire pleinement doté, ce qui signifie également « parfait et complet ». Chaque mot, chaque caractère contient en lui l’ensemble des soixante-neuf mille trois cent quatre-vingt-quatre caractères composant le Sūtra. Ainsi, une goutte du grand océan contient en elle-même les eaux de tous les fleuves et rivières qui s’y jettent, et un seul joyau-qui-exauce-les-vœux, sans être plus gros qu’une graine de moutarde, est capable de déverser autant de trésors que l’on pourrait en attendre de tous les joyaux-qui-exaucent-les-vœux.
Prenons une autre analogie : plantes et arbres sont secs et dénudés en automne et en hiver, mais sous l’éclat du soleil, au printemps et en été, on voit pousser feuilles et branches, puis apparaître fleurs et fruits. Avant l’enseignement du Sūtra du Lotus, les êtres ordinaires dans les neuf mondes étaient pareils à des plantes et à des arbres en automne et en hiver. Mais, quand le simple caractère myō du Sūtra du Lotus se mit à briller sur eux comme le soleil du printemps ou de l’été, alors la fleur du désir d’aspirer à l’illumination s’épanouit, et le fruit de la bouddhéité, ou renaissance dans la Terre pure, apparut.
Dans son Traité de la grande perfection de sagesse, le bodhisattva Nagarjuna dit : « [Le Sūtra du Lotus est] comme un grand médecin qui peut changer le poison en remède. » Cette citation se trouve dans un passage du Traité de la grande perfection de sagesse expliquant les vertus inhérentes au caractère myō du Sūtra du Lotus.
Le Grand Maître Miaole déclare : « Comme il peut guérir ce que l’on considère comme incurable, on l’appelle myō ou merveilleux33. »
Quatre sortes de personnes ont d’ordinaire de grandes difficultés à atteindre la bouddhéité ou à renaître dans la Terre pure. Premièrement, celles qui sont vouées aux deux véhicules34, deuxièmement les icchantika ou personnes à l’incroyance incorrigible, troisièmement celles qui sont attachées à la doctrine de la vacuité35 et, quatrièmement, celles qui calomnient la Loi. Mais, grâce au Sūtra du Lotus, toutes ces personnes peuvent devenir bouddhas. C’est pourquoi on appelle le Sūtra du Lotus : myō.
Devadatta était le fils aîné du roi Dronodana et le neveu du roi Shuddhodana [père du bouddha Shakyamuni], ce qui faisait de lui le cousin du Bouddha. C’était aussi le frère aîné du vénérable Ananda, l’un des disciples du Bouddha. Ce n’était donc nullement une personne de basse condition du continent sud du Jambudvipa. Il devint disciple du moine Sudaya36 et entra dans la vie religieuse. Du vénérable Ananda il apprit dix-huit pouvoirs transcendantaux et livra de mémoire les soixante mille enseignements des écoles non bouddhiques et les quatre-vignt mille enseignements bouddhiques. Il observa les cinq pratiques ascétiques37 et parut presque plus honorable que le Bouddha lui-même. Désireux de prendre la place du Bouddha, il osa commettre le crime de détruire la Communauté bouddhiste en établissant sa propre estrade d’ordination sur le mont Gayashirsha38 et en invitant les disciples du Bouddha à l’y rejoindre. Il confia au prince héritier Ajatashatru : « J’ai l’intention de tuer le Bouddha et de devenir le nouveau bouddha. Tu dois 148tuer ton père, le roi [Bimbisara], et régner à sa place. »
Lorsque le prince héritier Ajatashatru eut bel et bien tué son père, Devadatta guetta les activités du Bouddha et, avec une grosse pierre, parvint à faire couler son sang. De plus, il battit à mort la nonne Utpalavarna qui avait atteint le stade d’arhat. Il commit ainsi trois des cinq transgressions capitales.
Pis encore, avec son disciple, le vénérable Kokalika39, et sous la protection du roi Ajatashatru, Devadatta entreprit d’attirer des disciples de partout, jusqu’à ce que, dans les cinq régions de l’Inde, avec ses seize grands royaumes, ses cinq cents de taille moyenne, et ses dix mille autres petits, il n’y ait pas une seule âme coupable d’une, deux ou trois des cinq transgressions capitales qui ne soit devenue membre de son groupe. Tous se rassemblèrent autour de lui comme les cours d’eau les plus divers se jettent dans le grand océan ou comme plantes et arbres prolifèrent sur une haute montagne. De même que les sages se rassemblaient autour de Shariputra et que ceux qui avaient des pouvoirs transcendantaux venaient en masse autour de Mahakashyapa, ainsi les personnes mauvaises partagèrent la destinée de Devadatta.
Il en résulte que la grande terre, épaisse de cent soixante-huit mille yojana et reposant sur un cercle de vent40 aussi dur qu’un diamant, parvint néanmoins à se fendre, et Devadatta plongea vivant dans la grande citadelle de l’Enfer aux souffrances incessantes. Son principal disciple, Kokalika, tomba lui aussi tout vivant en enfer, comme la fille du brahmane Chinchamanavika41, le roi Virudhaka42 et le moine Sunakshatra. Les peuples de l’Inde, avec ses cinq régions et ses seize grands royaumes, cinq cents autres de taille moyenne et dix mille petits, assistèrent à tout cela. Ceux qui étaient dans les six cieux du monde du désir et dans les quatre cieux de la méditation, tous les êtres du monde de la forme comme du monde de l’absence de forme43, notamment Brahma, Shakra, le roi-démon du sixième ciel, et le roi Yama, furent eux aussi témoins du destin [de Devadatta et de ses compagnons].
Tous les êtres vivants du système des mondes majeurs dans son ensemble et ceux des mondes des dix directions en eurent connaissance et s’accordèrent à reconnaître que, même s’il devait s’écouler autant de kalpa qu’il y a de particules de poussière sur la terre, Devadatta et les autres ne s’échapperaient jamais de la grande citadelle de l’Enfer aux souffrances incessantes et que, même après l’usure intégrale de la pierre marquant la durée d’un kalpa, ils continueraient à souffrir dans l’enfer Avīci. Il est vraiment stupéfiant alors que, dans le chapitre “Devadatta” du Sūtra du Lotus, le bouddha Shakyamuni ait révélé que Devadatta fut son maître dans une existence passée, et qu’il ait prédit qu’à l’avenir ce dernier atteindrait l’illumination sous le nom d’Ainsi-Venu Souverain-Céleste ! Si les sūtras enseignés avant le Sūtra du Lotus disent vrai, alors le Sūtra du Lotus est un mensonge éhonté. Mais, si le Sūtra du Lotus est véridique, alors les sūtras antérieurs sont coupables de perpétrer les tromperies les plus insensées.
Si Devadatta, qui a commis trois des cinq transgressions capitales en plus d’innombrables autres fautes graves, put ainsi devenir l’Ainsi-Venu Souverain-Céleste, alors il ne fait aucun doute que les autres personnes mauvaises, qui n’ont commis qu’une ou deux des transgressions capitales, ne manqueront pas d’atteindre également la Voie. Car, si l’on parvient à renverser notre terre, les plantes et les arbres qui y poussent se retrouvent de fait également renversés. Et, si l’on peut briser la pierre la plus dure, on peut sans aucun doute faire plier les herbes souples. C’est pourquoi on appelle le Sūtra du Lotus : myō.
Venons-en maintenant à la question des femmes. Nous voyons qu’elles sont fortement condamnées aussi bien dans les écrits 149bouddhiques que non bouddhiques. Les œuvres des trois souverains et des cinq empereurs de la Chine ancienne, connues sous le nom Éminents Classiques, les dépeignent comme serviles et fourbes. C’est pourquoi l’on dit que, dans les temps anciens, le désastre est venu de trois femmes44. Elles sont donc considérées comme la cause de la chute du pays et de son peuple.
Il est dit dans le Sūtra de la Guirlande de fleurs, premier grand enseignement prêché par le Bouddha après son illumination : « Les femmes sont des messagers de l’enfer qui peuvent détruire les germes de la bouddhéité. Elles ressemblent peut-être à des bodhisattvas mais, dans leur cœur, elles sont comme des démons yaksha45. »
On lit dans le Sūtra du Nirvana, dernier enseignement délivré par le Bouddha dans le bosquet d’arbres sala : « Toutes les rivières et tous les ruisseaux sont toujours sinueux et tortueux et toutes les femmes sont toujours serviles et fourbes. » Il y est dit aussi : « Si l’on réunissait les désirs et les illusions de tous les hommes du système de mondes majeurs dans son ensemble, ils ne tiendraient pas plus de place que les entraves karmiques d’une seule femme. »
Quand on lit dans le Sūtra de la Guirlande de fleurs que les femmes « peuvent détruire les germes de la bouddhéité », cela signifie qu’elles brûlent ces germes qui autrement leur permettraient de devenir bouddhas.
Quand les nuages s’amoncellent dans le ciel au cours d’une période de grande sécheresse et qu’une pluie intense tombe sur la terre, alors partout d’innombrables plantes et arbres desséchés fleurissent et portent des fruits. Mais cela n’est pas vrai des graines qui ont été brûlées. Elles ne fleuriront jamais ; au contraire la pluie intense les fera pourrir.
Ainsi le Bouddha est comme les masses de nuages, ses enseignements sont comme la pluie intense, et les plantes et les arbres desséchés comme tous les êtres ordinaires. Quand ils sont arrosés par la pluie des enseignements bouddhiques et observent les cinq préceptes, les dix préceptes de bien et les pratiques de méditation, tout cela étant porteur de mérites, ils se mettent à fleurir et portent eux-mêmes des fruits. Les graines brûlées qui, même arrosées par la pluie, ne pousseront pas mais au contraire pourriront, sont comparables aux femmes qui, bien qu’elles rencontrent les enseignements bouddhiques, ne peuvent se libérer des souffrances inhérentes au cycle des naissances et des morts mais au contraire se détournent de la vérité des enseignements bouddhiques et tombent dans les voies mauvaises. Voilà ce que le sūtra veut dire lorsqu’il affirme que les femmes « peuvent détruire les germes de la bouddhéité ».
Il est dit dans le Sūtra du Nirvana cité précédemment que, de même que rivières et ruisseaux suivent un cours tortueux, les femmes sont fourbes et retorses. L’eau étant une substance liquide, quand son cours est obstrué par un objet dur comme un rocher ou une montagne, elle se divise en deux courants ou se détourne, coulant tantôt ici tantôt là. Les femmes sont de même ; leur esprit est mou et faible. Même si elles croient qu’une certaine direction est la bonne, si elles butent sur l’opposition déterminée d’un homme qui leur en bloque l’accès, elles se tourneront dans une direction totalement différente de celle qu’elles avaient choisie à l’origine.
Ainsi, lorsque vous faites des dessins à la surface de l’eau, il n’en reste aucune trace. Cela s’applique aussi aux femmes, car le manque de fermeté est leur caractéristique fondamentale. Elles penseront donc d’une certaine façon à un moment donné, quitte à être un instant plus tard d’un avis totalement différent.
Mais la caractéristique essentielle d’un bouddha est l’honnêteté et la franchise. C’est pourquoi les femmes, avec leurs manières tortueuses, ne peuvent devenir bouddhas.
150Les femmes sont vouées aux cinq obstacles46 et aux trois obéissances47. On peut donc lire dans le Sūtra de la femme couleur argent, que, même si les yeux des bouddhas des trois phases de l’existence devaient tomber par terre, une femme ne pourrait toujours pas atteindre la bouddhéité. Et il est dit dans le Traité de la grande perfection de sagesse qu’il est plus facile d’attraper le vent que de saisir l’esprit d’une femme.
Pourtant, bien que tous les êtres féminins aient été à ce point méprisés dans les divers sūtras, le bodhisattva Manjusri n’eut pas plutôt prononcé le simple caractère myō qu’une femme devint instantanément bouddha. Cet événement fut si extraordinaire que le bodhisattva Sagesse-Accumulée, le plus important disciple du bouddha Maints-Trésors dans le monde Pureté-du-Trésor, et le vénérable Shariputra, connu parmi les disciples de l’Ainsi-Venu Shakyamuni comme le premier par la sagesse, protestèrent. Ils dirent que, d’après tous les sūtras du Mahayana et du Hinayana enseignés par le Bouddha durant les quelque quarante années précédentes, il était impossible que la fille du roi-dragon devînt bouddha. Mais leurs arguments furent vains car elle le devint bel et bien.
Si le Bouddha a donc déclaré dans son premier sūtra que les femmes « peuvent détruire les germes de la bouddhéité » et dans son sermon final dans le bosquet d’arbres sala que « toutes les rivières et tous les ruisseaux sont toujours sinueux et tortueux », ces affirmations furent totalement contredites, et les points de vue présentés dans le Sūtra de la femme couleur argent et dans le Traité de la grande perfection de sagesse se révèlent totalement absurdes. Sagesse-Accumulée et Shariputra furent contraints de tenir leur langue et de fermer la bouche alors que tous les êtres humains et les êtres célestes présents à la grande assemblée où fut enseigné le Sūtra du Lotus joignirent les mains dans des transports de joie. Tout cela était entièrement imputable à la vertu du simple caractère myō.
Dans ce continent sud du Jambudvipa, coulent deux mille cinq cents rivières et toutes sans exception sont tortueuses. Elles sont sinueuses comme l’esprit des femmes du Jambudvipa. Mais il existe une rivière appelée Sahaya48 dont le cours est aussi droit qu’une corde tendue et qui va se jeter directement dans la mer, vers l’ouest. Comme cette rivière, une femme qui a foi dans le Sūtra du Lotus se dirigera directement vers la Terre pure, à l’ouest49. Telle est la vertu inhérente au simple caractère myō.
Myō signifie revivre, c’est-à-dire revenir à la vie. Ainsi, l’on dit que, lorsque le petit d’une grue jaune vient à mourir, il suffit que sa mère récite le nom de Zian50 pour que le poussin mort revienne à la vie. On dit également que des poissons ou crustacés, qui meurent parce qu’un oiseau venimeux chen51 est entré dans l’eau, reviendront tous à la vie si on les touche avec une corne de rhinocéros. De même, les personnes des deux véhicules, les icchantika et les femmes furent décrits dans les sūtras antérieurs au Sūtra du Lotus comme ayant brûlé et détruit les germes qui auraient pu leur permettre de devenir bouddhas. Mais, en s’accrochant au simple caractère myō, ils peuvent faire revivre ces germes brûlés de la bouddhéité.
Tiantai dit : « Les icchantika, ou personnes à l’incroyance incorrigible, sont néanmoins doués d’un esprit, et il leur est donc encore possible d’atteindre la bouddhéité. Mais les personnes des deux véhicules52, ayant tourné le dos à la sagesse, sont incapables d’éveiller en eux l’esprit d’illumination. Cependant, le Sūtra du Lotus peut les guérir et c’est pourquoi on l’appelle myō ou merveilleux53. » Miaole dit : « Si les autres sūtras sont qualifiés de “grands” mais pas de myō, c’est simplement parce qu’il est facile de guérir ceux qui ont un esprit, mais difficile de guérir ceux qui n’en ont pas. Parce que le Sūtra du Lotus peut guérir ce que l’on considère comme incurable, on l’appelle myō ou merveilleux54. »
151Ces passages font allusion au fait que des sūtras tels que le Grand et vaste sūtra de la Guirlande de fleurs du Bouddha, le Sūtra de la Grande Collection, le Sūtra de la grande perfection de sagesse dans sa version longue et le Mahaparinirvana-sūtra ont tous le caractère « grand » dans leur titre mais pas le caractère myō ou merveilleux. Ils ne peuvent en effet guérir que les vivants mais pas les morts. Cependant, le Sūtra du Lotus peut guérir les morts comme les vivants, et c’est pourquoi son titre contient le caractère myō [Myōhō-renge-kyō].
Ainsi, avec les autres sūtras, les personnes qui devraient devenir bouddhas ne peuvent y parvenir. Mais, avec le Sūtra du Lotus, même ceux pour qui il est d’habitude impossible de parvenir à la bouddhéité peuvent le faire, sans parler de ceux pour qui c’est relativement facile. De ce fait, depuis l’époque où le Sūtra du Lotus a été enseigné, il n’aurait pas dû y avoir une seule personne qui adhère aux autres sūtras.
Les deux mille ans de l’époque de la Loi correcte et de l’époque de la Loi formelle sont maintenant révolus et nous sommes entrés dans l’époque de la Fin de la Loi où il est cent, mille, dix mille, un million de fois plus difficile pour les êtres ordinaires d’atteindre la bouddhéité ou de renaître dans la Terre pure que ça ne l’était, même pour les personnes des deux véhicules ou les icchantika, du vivant du Bouddha. Et pourtant les gens d’aujourd’hui pensent que, en s’appuyant sur le Sūtra de la méditation ou quelque autre sūtra enseigné dans les quelque quarante années précédant le Sūtra du Lotus, ils pourront échapper aux souffrances inhérentes au cycle des naissances et des morts. C’est vraiment futile, totalement futile !
Qu’elles vivent à l’époque du Bouddha ou aux époques de la Loi correcte, de la Loi formelle ou de la Fin de la Loi, seul le Sūtra du Lotus peut enseigner aux femmes la Voie de la bouddhéité. Le Grand Maître Tiantai Zhizhe, qui entendit les enseignements du Bouddha au pic de l’Aigle55 et atteignit plus tard l’éveil dans un lieu de méditation, déclara sans équivoque : « Les autres sūtras ne prédisent la bouddhéité (...) que pour les hommes, mais pas pour les femmes. (...) Ce Sūtra prédit la bouddhéité pour tous56. »
L’Ainsi-Venu Shakyamuni, en présence du bouddha Maints-Trésors et des bouddhas des dix directions, enseigna le Sūtra du Lotus pendant une période de huit ans sur le lieu appelé pic de l’Aigle, au nord-est de Rajagriha, dans le royaume du Magadha. Le Grand Maître [Tiantai] Zhizhe était présent et entendit le Bouddha enseigner ceci : « Durant mes cinquante années de prédication, j’ai présenté diverses doctrines, toutes destinées à procurer des bienfaits aux êtres vivants. Dans les sūtras des quarante-deux premières années, j’ai enseigné qu’il n’était pas possible pour les femmes d’atteindre la bouddhéité. Mais maintenant, avec le Sūtra du Lotus, je déclare que les femmes peuvent devenir bouddhas. »
Au nord-est du pic de l’Aigle, à une distance d’environ cent huit mille ri au-delà des montagnes et des mers, existe un pays appelé Mahachina [en sanskrit]. Nous le connaissons sous le nom de Chine. Environ mille cinq cents ans après la disparition du Bouddha, apparut dans ce pays un de ses messagers appelé le Grand Maître Tiantai Zhizhe qui déclara que les femmes ne pourraient jamais atteindre la bouddhéité par un enseignement autre que le Sūtra du Lotus.
À trois mille lieues à l’est de la Chine, se trouve un pays appelé Nihon [Japon]. Environ deux cents ans après le décès du Grand Maître Tiantai, ce dernier renaquit dans ce pays et porta le nom de Grand Maître Dengyō57. Il écrivit alors une œuvre intitulée Principes remarquables du Sūtra du Lotus dans laquelle il déclarait : « Ni le maître ni les disciples n’ont besoin d’endurer d’innombrables kalpa de pratique austère afin d’atteindre la bouddhéité. Grâce au pouvoir du Sūtra du Lotus de la Loi merveilleuse, ils peuvent y parvenir en cette vie. » Il 152clarifia ainsi pourquoi la fille du roi-dragon put devenir bouddha.
Il semble parfois difficile, pour les femmes de notre époque, d’atteindre la bouddhéité en cette vie. Mais, si elles font confiance au Sūtra du Lotus, il ne fait aucun doute qu’elles renaîtront dans la Terre pure du Bonheur-Suprême. Elles l’atteindront plus facilement que les rivières et les ruisseaux n’atteignent l’océan, plus rapidement que la pluie venue du ciel ne tombe sur la terre.
Et cependant nous voyons que dans tout le Japon les femmes ne récitent pas Nam-myōhō-renge-kyō. En fait, elles ont foi dans des ouvrages tels que le Sūtra en deux-volumes ou le Sūtra de la méditation qui ne pourront jamais mener les femmes à la Terre pure ou à la bouddhéité. Elles invoquent le nom du bouddha Amida soixante mille ou cent mille fois par jour. Amida est bien le nom d’un bouddha et l’invoquer peut sembler une pratique louable. Mais, comme ces femmes s’appuient en fait sur des sūtras qui ne pourront jamais les mener à la bouddhéité ni les faire renaître dans la Terre pure, c’est comme si elles se contentaient de compter la richesse des autres. Si cela se produit, c’est seulement parce qu’elles sont égarées par des amis de mal. Toutes les femmes du Japon sont confrontées à un ennemi plus effrayant que les tigres ou les loups, les bandits de montagne ou les pirates des mers, les ennemis de leurs parents ou les maîtresses de leurs époux. Leurs véritables ennemis sont ceux qui, au lieu du Sūtra du Lotus, leur enseignent le Nembutsu.
Ce n’est qu’après avoir récité Nam-myōhō-renge-kyō soixante mille, cent mille ou même dix millions de fois par jour qu’une femme qui a foi dans le Sūtra du Lotus, s’il lui reste encore du temps, peut murmurer de temps à autre le nom d’Amida ou de l’un des autres bouddhas. Mais les femmes d’aujourd’hui consacrent toute leur vie à réciter constamment le nom d’Amida et à s’affairer pour le Nembutsu. Elles ne récitent jamais le Sūtra du Lotus pas plus qu’elles ne lui font d’offrandes. En vérité, quelques-unes font lire le Sūtra du Lotus par ceux qui promeuvent ses enseignements. Mais elles regardent avec déférence les moines du Nembutsu comme s’ils étaient leurs parents ou leurs frères, et traitent ceux qui prônent le Sūtra du Lotus avec moins de respect que s’il s’agissait de leurs serviteurs ou de leurs domestiques. Et pourtant elles prétendent croire dans le Sūtra du Lotus.
En revanche, la Dame Pure-Vertu autorisa les deux princes, ses fils, à entrer dans la Communauté bouddhiste et les encouragea à propager le Sūtra du Lotus. De plus, la fille du roi-dragon émit le vœu suivant : « Pour délivrer les êtres vivants de leurs souffrances, je déploie les doctrines du Grand Véhicule58. » Ces femmes n’ont assurément pas fait le vœu de pratiquer uniquement les enseignements des autres sūtras et de négliger la pratique du Sūtra du Lotus. C’est néanmoins ce que font les femmes d’aujourd’hui : elles se consacrent entièrement à la pratique des autres sūtras et pas du tout à celle du Sūtra du Lotus. Vous devez corriger tout de suite votre façon de penser. Nam-myōhō-renge-kyō, Nam-myōhō-renge-kyō.
Nichiren
Achevé à l’heure du Mouton [de treize heures à quinze heures], au Seichō-ji, le sixième jour du premier mois de la troisième année de Bun’ei [1266], signe cyclique de hinoe-tora.
Notes
1. Nichiren écrit sciemment Nam-myōhō-renge-kyō pour souligner qu’il récite le Daimoku tout en écrivant cette lettre. Daimoku est la récitation de Nam-myōhō-renge-kyō et le titre du Sūtra du Lotus.
2. Cinq ou sept caractères : les cinq caractères sont Myō, Hō, Ren, Ge et Kyō. Dans les écrits de Nichiren Myōhō-renge-kyō est 153souvent utilisé comme synonyme de Nam-myōhō-renge-kyō, qui s’écrit en sept caractères chinois.
3. Koto : instrument de musique d’origine chinoise introduit au Japon au VIIe siècle et qui consiste en une caisse de résonance, posée à plat sur le sol, sur laquelle sont tendues treize cordes.
4. Voir « quatre nobles vérités » dans le glossaire.
5. Cette histoire apparaît dans le Sūtra sur les sages et les insensés. Alors que Shakyamuni résidait à Shravasti, son disciple Ananda enseigna un jour les quatre nobles vérités à deux perroquets qui se trouvaient au domicile de Sudatta, le protecteur du Bouddha. Le même soir, un animal les attaqua et les mangea mais on dit qu’ils renaquirent dans le ciel des quatre rois célestes grâce au bienfait obtenu en répétant les quatre nobles vérités.
6. Cette histoire apparaît dans le Sūtra de la grande compassion. Selon ce sūtra, un jour où un marchand naviguait sur l’océan, un poisson géant appelé makara est apparu, prêt à engloutir son bateau. Alors que les autres personnes à bord étaient désespérées, le marchand fixa son esprit sur les Trois Trésors et fit appel à la bienveillance de tous les bouddhas. Voyant cela, les autres se mirent à prier sincèrement avec lui, les mains jointes, et le makara cessa ses attaques.
7. Sūtra du Lotus, chap. 3.
8. Les dix-huit pouvoirs miraculeux désignent une série d’actions et d’apparences que les bouddhas et bodhisattvas utilisent afin de mener les gens à l’illumination. Leur liste varie selon les sūtras.
9. Sūtra du Lotus, chap. 15.
10. Il est dit dans le Sūtra du Nirvana : « Bien que le plantain grandisse avec le grondement du tonnerre, il n’a ni oreilles pour l’entendre, ni esprit pour le sentir. » La vision du plantain rafraîchi après l’orage a peut-être donné naissance à la croyance que « le plantain croît avec le grondement du tonnerre ».
11. Selon le Baopuzi, quand on la met dans l’eau, une corne de rhinocéros en forme de poisson maintient l’eau à une distance d’environ deux mètres.
12. Yojana : Unité de mesure, en Inde ancienne, équivalente à la distance que l’armée du roi pouvait parcourir en une journée.
13. L’arbre banian, présent dans les régions d’Asie tropicale et subtropicale, atteint une hauteur d’environ dix à quinze mètres. Son abondant feuillage offre une ombre fraîche, à l’abri du soleil.
14. Oiseau imaginaire. On dit aussi qu’il s’agit d’une sorte de ver. La source de ce passage est introuvable.
15. Sūtra du Lotus, chap. 2.
16. Ibid., chap. 14.
17. Ce bouddha mentionné dans le Sūtra de la grande perfection de sagesse dans sa version longue et dans le Traité de la grande perfection de sagesse.
18. Myōhō-renge-kyō (Sūtra du Lotus de la Loi merveilleuse) : l’une des trois traductions en chinois du Sūtra du Lotus parvenues jusqu’à nous. Elle consiste en huit volumes et vingt-huit chapitres, traduits par Kumarajiva en 406. Les deux autres sont le Shō-hokke-kyō (Sūtra de la Loi correcte) en dix volumes et vingt-sept chapitres, traduits par Dharmaraksha en 286 et le Tembon-hokke-kyō (Version complétée du Sūtra du Lotus de la Loi merveilleuse) en sept volumes et vingt-sept chapitres, traduits par Jnanagupta et Dharmagupta en 601. Parmi ces traductions, le Myōhō-renge-kyō de Kumarajiva est la plus connue. Par conséquent, en Chine et au Japon, lorsque l’on mentionne le Sūtra du Lotus, il s’agit le plus souvent de Myōhō-renge-kyō.
19. Selon le Récit des merveilles du livre de Zhou, Shakyamuni est mort le quinzième jour du deuxième mois de la cinquante-deuxième année du règne du roi Mu (949 avant notre ère) de la dynastie des Zhou.
20. Le Sūtra de la Guirlande de fleurs en quatre-vingts volumes, appelé nouvelle traduction, fut traduit par Shikshananda (652-710), à l’époque de la dynastie des Tang, et le Sūtra de la Guirlande de fleurs en soixante volumes, appelé ancienne traduction, fut traduit par Buddhabhadra (359-429), à l’époque de la dynastie des Chin de l’est.
21. Les cinq caractères de a, va, ra, ha, et kha désignent respectivement les cinq éléments universels, terre, eau, feu, vent et espace. L’école ésotérique Shingon considère que c’est là l’une des vérités secrètes révélées par le Sūtra de Mahavairochana. Ce simple mot fut utilisé comme mantra (syllabe ou mot secret) et l’on dit qu’il exprime la qualité, la sagesse, l’apparence et la pratique du Bouddha.
22. Le mot « semences » désigne ici les symboles orthographiques sanskrits utilisés pour représenter divers bouddhas et bodhisattvas dans l’enseignement ésotérique. Les samaya sont divers attributs des bouddhas et bodhisattvas, en particulier leur vœu de mener tous les êtres à l’illumination suprême. Le terme est souvent utilisé dans l’enseignement ésotérique.
23. Les sept bouddhas du passé sont Shakyamuni et les six bouddhas qui le précédèrent.
154 24. Annotations sur le Commentaire textuel du Sūtra du Lotus.
25. Sūtra du Lotus, chap. 10.
26. Préface de Zhangan au Sens profond du Sūtra du Lotus.
27. Commentaire sur le Sens profond du Sūtra du Lotus.
28. Le principe merveilleux de l’enseignement théorique est que le Bouddha abandonne les enseignements provisoires pour révéler l’enseignement véritable, le Sūtra du Lotus, qui permet aux êtres humains des deux véhicules d’atteindre la bouddhéité. Le principe merveilleux de l’enseignement essentiel est que le Bouddha abandonne son statut provisoire pour révéler sa véritable identité de Bouddha qui atteignit l’illumination originelle dans le très lointain passé.
29. Principes établis par Tiantai dans le Sens profond du Sūtra du Lotus. Les dix principes mystiques de l’enseignement théorique sont fondés sur les concepts de la réalité ultime de tous les phénomènes et du remplacement des trois véhicules par le Véhicule Unique de la bouddhéité. Les dix principes mystiques de l’enseignement essentiel sont fondés sur la révélation de l’illumination originelle du Bouddha il y a d’innombrables kalpa, aussi nombreux que les particules de poussière dans les systèmes de mondes majeurs, comme il est dit dans le chapitre “La durée de la vie de l’Ainsi-Venu” du Sūtra du Lotus.
30. S’ajoutent à chacune des deux séries de dix principes mystiques (les dix principes mystiques de l’enseignement théorique et les dix principes mystiques de l’enseignement essentiel) les dix principes mystiques saisis d’un point de vue relatif et les dix principes mystiques saisis du point de vue absolu, ou point de vue qui englobe tout.
31. Trente principes mystiques liés à la vie des êtres vivants, à la Loi bouddhique et à la nature de notre esprit, ou Loi intérieure, auxquels s’ajoutent dix principes mystiques provenant soit de l’enseignement théorique, soit de l’enseignement essentiel.
32. Percevoir ou s’éveiller à la réalité ultime inhérente à notre vie. Nous sommes là au cœur de la pratique de Tiantai où la méditation porte sur la véritable nature de notre esprit plutôt que sur un objet extérieur.
33. Annotations sur La Grande Concentration et Pénétration.
34. Il s’agit de deux des cinq groupes dans lesquels l’école Hossō classe les êtres humains. Les gens de ces deux groupes peuvent finalement atteindre respectivement le stade d’arhat et celui de pratyekabuddha.
35. Ce sont des non-bouddhistes attachés à la doctrine de la vacuité, niant la loi de causalité, et qui, selon les enseignements bouddhiques antérieurs au Sūtra du Lotus, ne pouvaient pas atteindre la bouddhéité.
36. Sudaya était un maître brahmane qui enseigna à Devadatta les pouvoirs occultes, selon l’Ekottara Agama des Mahasanghika.
37. Il s’agit ici des austérités créées et pratiquées par Devadatta. Selon le Grand commentaire sur l’Abhidharma, il s’agissait de : (1) ne porter que des vêtements rejetés par les autres après les avoir nettoyés et raccommodés ; (2) n’obtenir de la nourriture que par la mendicité ; (3) ne manger qu’une fois par jour ; (4) s’asseoir toujours dehors, sous un arbre ; et (5) ne jamais manger de sel ou d’autres aliments possédant les cinq saveurs.
38. Montagne dont le sommet ressemblait à une tête d’éléphant, située à 1,5 km, au sud-ouest de Gaya, dans le Magadha. La traduction chinoise l’appelle « La Montagne à tête d’éléphant ».
39. Kokalika : membre du clan des Shakya et ennemi de Shakyamuni. Il tomba sous l’influence de Devadatta et dénigra Shakyamuni et Maudgalyayana. On rapporte qu’il tomba vivant en enfer.
40. Le premier cercle constitué quand un monde prend forme et que des êtres vivants y apparaissent dans le kalpa de formation. Selon le Trésor de l’analyse de l’Abhidharma, le pouvoir du karma des êtres vivants provoque d’abord la levée dans l’espace d’un vent léger. Ce vent croît et forme le cercle de vent qui se trouve, pense-t-on, à la base d’un monde. Sur ce cercle se forment un cercle d’eau, puis un cercle d’or et au-dessus encore apparaît la terre elle-même avec son mont Sumeru, ses mers et ses montagnes.
41. Chinchamanavika : une femme qui calomnia Shakyamuni en attachant un bol sous sa robe et en déclarant publiquement qu’elle était enceinte de lui. Son mensonge fut démasqué par Indra (jp. Taishaku), qui prit la forme d’un rat et rongea la ficelle tenant le bol en place.
42. Virudhaka : un roi de Kosala à l’époque de Shakyamuni. Son père était le roi Prasenajit et sa mère Mallika, la servante d’un seigneur du clan des Shakya. Quand il découvrit qu’il était le fils d’une servante et qu’il était méprisé par les Shakya en raison de sa basse origine, il décida de se venger. S’emparant du trône de Prasenajit, il conduisit une armée contre le royaume des Shakya, tuant près de cinq cents personnes. On rapporte que sept jours plus tard, en accord avec la prédiction du Bouddha, il mourut dans les fammes et tomba dans l’Enfer aux souffrances incessantes.
155 43. Les deux catégories du monde des trois plans, domaine où les êtres dans l’ignorance transmigrent au sein des six voies. Les êtres dans le monde de la forme ont une forme matérielle mais sont libérés des désirs, et ceux du monde de l’absence de forme sont libérés à la fois du désir et des contraintes de la matière.
44. Moxi, de la dynastie des Xia, Daji de la dynastie des Yin et Baosi de la dynastie des Zhou. Toutes étaient des favorites du souverain et contribuèrent à la chute de l’État.
45. On ne trouve pas ce passage dans les versions chinoises du Sūtra de la Guirlande de fleurs qui demeurent aujourd’hui. Cependant, Recueil de trésors, écrit par Taira no Yasuyori durant l’ère Jishō (1177-1181), le présente comme une citation du Sūtra de la Guirlande de fleurs.
46. Limites qui, dit-on, empêchaient les femmes de devenir un Brahma, un Shakra, un roi-démon, un roi-qui-fait-tourner-la-roue ou un bouddha. Voir glossaire.
47. Il s’agit d’un code de conduite qui exigeait que les femmes obéissent à leurs parents dans l’enfance, à leur mari après le mariage, à leurs fils dans la vieillesse. Voir glossaire.
48. Rivière légendaire située sur le continent d’Aparagodaniya, à l’ouest du mont Sumeru.
49. Nichiren enseigne ailleurs que la foi dans le Sūtra du Lotus permet à chacun, homme ou femme, d’atteindre la bouddhéité en cette vie en tant qu’homme du commun. Cependant, parce que la destinataire de cette lettre était encore fortement attachée aux enseignements de l’école Jōdo, Nichiren exposa ses enseignements d’une façon qui lui soit facilement accessible.
50. Personnage décrit dans une légende chinoise. Quand il assista sur la route à la vente d’une grue jaune, il éprouva de la pitié pour elle, offrit ses vêtements en échange et la libéra. Quand il mourut, la grue descendit sur sa tombe et ne cessa d’appeler son nom trois années durant. Cela eut pour résultat de le faire revenir à la vie.
51. Oiseau ressemblant à un épervier aux plumes empoisonnées qui apparaît dans certaines œuvres chinoises.
52. Enseignements destinés aux auditeurs (shravaka) et aux bouddhas-pour-soi (pratyekabuddha).
53. La Grande Concentration et Pénétration.
54. Annotations sur La Grande Concentration et Pénétration.
55. On dit que Tiantai était la manifestation du bodhisattva Roi-de-la-Médecine, présent à l’assemblée du pic de l’Aigle, parce qu’il atteignit l’éveil grâce au chapitre “Roi-de-la-Médecine” du Sūtra du Lotus.
56. Commentaire textuel du Sūtra du Lotus.
57. Au début du IXe siècle, Dengyō se rendit en Chine où il se forma aux enseignements de Tiantai. De retour au Japon, il établit l’école Tendai (ch. Tiantai) et se consacra à promouvoir le bouddhisme de Tiantai. On dit que Daosui, l’un des maîtres de Dengyō en Chine, le considéra comme la réapparition de Tiantai, par référence à la prédiction de ce dernier.
58. Sūtra du Lotus, chap. 12.